Nos mots comme des bulles
6.2
Nos mots comme des bulles

Long-métrage d'animation de Kyōhei Ishiguro (2020)

Netflix a eu du flair. Mais il n’est pas étonnant qu’un tel projet ait plu : il allie un graphisme et une ligne moderne qui rappelle les premiers essais longs de Colorido avec une colorimétrie flashy façon Great Pretender. Les décors sont foisonnants et plein de vie. Au son, on retrouve le Kensuke Oshio de Silent Voice, et c’est sans doute quelque chose qui vous sautera aux oreilles — des petits points de piano, de synthés, par très loin de mickeymousing qui souligne les faits et gestes de chacun. Un étalage de références qui a trois avantages majeurs : c’est techniquement excellent, il y a un début de dispositif et ça raconte quand même quelque chose.


Il n’y pas grand chose à faire figurer (on parle d’un film un peu campagnard qui ne décolle jamais vraiment d’un centre commercial) mais la caméra bouge, virevolte, tente des choses. Il y a des petites tentatives de cinéma et d’animation là et là, elle réussissent souvent. L’animation est charmante, en troque la fluidité pour l’expressivité, un parti-pris qui correspond bien aux protagonistes. Ensuite, vous l’avez compris, le film arbore un squelette simple : les paroles, les musiques, les paroles plus les musiques. Et il arrive à construire quelque chose un dispositif relativement solide qui transparaît avec subtilité, et compense des personnages toujours un poil plats, surtout le mec. Enfin, le scénario, qui bifurque vite sur un mini-mystère d’été — c’est le « devoir rentrer chez soi » japonais — parle aussi des vieux, du lien entre les générations, de la nostalgie. En poussant un peu ce potard-là, on avait un vrai hommage city-pop, à la A Long Vacation. Non, c’est la proto-histoire d’amour qui domine, et qui sera le point de conclusion du film après un dernier acte un peu trop cliché. C’est dommage, ils tenaient un truc. Mais hélas c’est d’un ennui, on ne bouge pas, l’histoire n’avance pas et les personnages ne sont pas développés….

Evergarden
4
Écrit par

Créée

le 1 août 2021

Critique lue 1.8K fois

9 j'aime

23 commentaires

Evergarden

Écrit par

Critique lue 1.8K fois

9
23

D'autres avis sur Nos mots comme des bulles

Nos mots comme des bulles
Evergarden
4

D’un ennui……

Netflix a eu du flair. Mais il n’est pas étonnant qu’un tel projet ait plu : il allie un graphisme et une ligne moderne qui rappelle les premiers essais longs de Colorido avec une colorimétrie flashy...

le 1 août 2021

9 j'aime

23

Nos mots comme des bulles
FloYuki
7

Surmonter un complexe, c'est plus difficile que prévu. Un film fort sympathique qu'il faut regarder.

Netflix a commencé à avoir ses exclusivités en animation japonaise comme Loin de moi, près de toi (fort sympathique). Donc, en voyant la bande-annonce de ce long-métrage et qu’il était réalisé par...

le 1 févr. 2022

5 j'aime

5

Nos mots comme des bulles
OeilDePatrick
6

Au soleil levant, La poésie brille fort, Puis s'éteint

Yui est un jeune homme introverti qui s’isole du monde grâce à un casque audio. Il se passionne pour les haïkus qu’il crée à profusion. Yuki est une jeune blogueuse tellement complexée par ses dents...

le 29 août 2024

Du même critique

Red Eyes Sword : Akame ga Kill !
Evergarden
8

Choquant mais surprenant

C’est rare de voire autant de violence dans ce genre de mangas. Mais bon ça nous change du monde des bisounours des nekkestus habituels. Le dessin est moyen et relativement banal mais les expressions...

le 1 août 2021

4 j'aime

Naruto Shippuden
Evergarden
10

« Un seul être vous manque et tout est dépeuplé »

Cette citation de Lamartine me semble être de rigueur pour décrire cet anime. En effet notre jeune héros devenu un jeune homme passe pratiquement toute la série à la recherche de Sasuke son meilleur...

le 1 août 2021

4 j'aime

Split
Evergarden
8

Un succès

Je ne vais pas m’attarder en rédigeant un bouquin puisque d’autres l’ont fait avant moi, mais ce film est grandiose ! L’acteur principal a un sacré talent pour mimer autant de personnalités,...

le 7 août 2021

3 j'aime