Très mauvais trip

Il y a quelque chose de pourri dans le royaume de la comédie américaine. Un sentiment bizarre, gênant ayant fait son apparition il y a quelques années déjà. Je n’y avais pas vraiment fait attention auparavant, mettant plus ça sur le compte de certains films particulièrement affligeants sans pour autant en faire une généralité, et pourtant je ressens cette répulsion de plus en plus souvent, et TOUJOURS devant un film de Seth Rogen.

Alors difficile de vraiment mettre le doigt dessus, c’est un ensemble. Mais le point le plus fort est peut être simplement la personnalité de ce brave Seth, et l’archétype qu’il représente dans ses films. Si le post-ado trentenaire un peu geek n’est pas forcement repoussant en soi, celui incarné par Seth est… vomitif. Affligeant. Crétin. Débile. Idiot. Et pire que tout, fier de l’être.

Je ne ressens aucune sympathie pour son personnage, il incarne tout ce que j’exècre. Le phrasé a 100 a l’heure, le bagou de caniveau a l’américaine, l’impression de voir une réalité, un mode de pense dans lequel je ne reconnais rien, un décalage de l’humour vers le naze, le pas drôle, le pipi-drogue-caca permanent, l’impression de visionner ce qu’il existe de pire dans la conscience humaine. Et surtout, le fait que ce soit sensé faire rire.

Alors quoi ? Ca vient de moi peut-être ? Surement, en parti. Je ne correspond plus à cette cible. Autant j'arrivais encore un minimum à m'identifier aux jeunes débiles d'American Pie ou a ce vieux loser de Ben Stiller, autant là je ne peux pas. Du sentiment un peu coupable de rire a des situations pas toujours très fines, j'en arrive au dégout qu'on puisse insulter mon intelligence a ce point. A de la gêne qu'on puisse imaginer que ces situations puissent me faire rire.

Je pourrais citer des scènes, mais rien que d'y penser me donne la gerbe. La plus illustratrice de mon propos est peut-être la suivante. Sa femme a une montée de lait. Il glisse et pète la pompe. Madame a vraiment bobo. Solution, il la "trait". Il se prend une giclée dans la face. Il trouve ca bon. C'est drôle. (Mon dieu, je me sens sale).

Si les rôles de Seth Rogen représentent vraiment le trentenaire dans lequel les américains se reconnaissent dorénavant, je pense que mon fossé culturel personnel vient de se prendre 20 bornes de profondeur en plus dans la tronche.