Nos plus belles années (The Way We Were) est une jolie comédie dramatique réalisé par Sydney Pollack, écrite par Arthur Laurents (un dramaturge, librettiste, et scénariste des films Bonjour tristesse d'Otto Preminger et West Side Story de Jerome Robbins et Robert Wise) sur une superbe musique composée par Marvin Hamlisch (la superbe chanson The Way We Were est interprété par Barbra Streisand) et une très belle photographie de Harry Stradling Jr. (Little Big Man d'Arthur Penn et Le Reptile (There was a crooked Man...) de Joseph L. Mankiewicz)... Une superbe histoire romantique qui met en scéne Barbra Streisand qui joue Katie Morosky une ardente militante communiste... et Robert Redford qui joue Hubbell Gardiner un étudiant et play-boy désinvolte qui va devenir un jeune et brillant écrivain... Une jolie histoire d'amour parsemé de faits politiques et historique qui commence de 1937 et 1950... Année pendant laquelle commence la chasse aux sorcières, la sombre période du maccarthysme... ou on trouve aussi comme acteurs Bradford Dillman qui joue J.J... Lois Chiles qui joue Carol Ann (la premiere compagne du beau Hubbell)... Patrick O'Neal qui joue George Bissinger... Viveca Lindfors qui joue Paula Reisner... Murray Hamilton qui joue Brooks Carpenter et James Woods qui joue Frankie McVeigh (un compagnon de lutte de Katie)... Sur un fossé culturel entre deux groupes sociaux qui s’exprime dans les péripéties amoureuses d’un couple qui se fait et défait, c’est le contraste entre l’intellectuel et le savant décrit par Jean-Paul Sartre dans sa «plaidoirie pour les intellectuels». L’intellectuel pose des questions angoissantes, tandis que le savant donne des réponses sécurisantes. L’intellectuel est l’empêcheur de penser en rond, pendant que le savant fait des ronds de pied pour sa propre gloire. Juive new-yorkaise tourmentée d’inquiétudes et d'incertitudes sur la montée de la guerre à partir de l’Espagne en 1937... Katie Morosky est séduite par la calme assurance désinvolte de Hubbell Gardiner, un « WASP» (blanc anglo-saxon protestant) séduit en retour par le bouillonnant caractère d’une juive qui va au fond de ses idées et de ses options. La séquence d’ouverture montre Katie en premier plan d’une manifestation pacifiste en 1937 contre la guerre en Europe dont le prologue est la Guerre d’Espagne de 1936-1939. La séquence de fermeture montre Katie en premier plan d’une manifestation pacifiste contre la bombe atomique en 1950, durant la «guerre froide». En 20 ans, les caractères des protagonistes se sont affermis. Les doutes et les incertitudes de Katie se sont montrés sous la forme de fidélité et loyauté à la cause défendue, dans les tourments de la vie. La confiance en soi et en ses idées de Hubbell pourraient n'être que le produit d'un groupe culturel ou social réputé dominant aux États-Unis dans cette période, mais en s'opposant au maccarthysme et en refusant les postures trop tranchées de chacun, le personnage tend à illustrer une confiance en l'avenir et une vision plus modérée des attentes réelles de ses contemporains, sans verser pour autant dans une adhésion aveugle pour L'American Dream. Les doutes et les incertitudes de Katie pourraient être assimilables à posture de type "Rousseauiste" qui la conduit à sacrifier le "Carpe Diem" pour ses idéaux, alors que la sérénité et le réalisme de Hubbell face au monde qui l'entoure lui permettent de l'envisager avec une confiance plus hédoniste, voire plus "Voltairienne". Et tout cela sans parler du côté heideggerien de cette pépite du septième art, chaque apparition de Robert Redford à l'écran relevant de "l'être-là" de la classe dominante.... Voila en quoi ce film est un joli petit long métrage romantique et politique... Mais surtout l'un des rares film Américain a traité le Maccarthysme a l'écran.