Le film raconte la liaison durant une quinzaine d'années, depuis la fin des années 1930 au MacCarthysme du début des années 1950 d'un couple qui était très différent, mais fou amoureux.


Au moment d'écrire cette critique, je n'avais vu Nos plus belles années qu'une seule fois, au début des années 2000, et je dois dire que j'étais passé à côté, sans doute que le côté romance ne me parlait pas. Aujourd'hui, avec le temps et l'expérience du cinéma et de la vie, je voudrais mettre une claque au Boubakar de cette époque, car cette nouvelle vision a été révélatrice, au point que j'en suis sorti très ému. Car cette histoire est celle d'une vie, qui est compressée en quinze années tumultueuses, avec d'un côté Robert Redford en lycéen auquel la vie lui sourit mais qui la vit de manière légère, et Barbra Streisand, déjà une militante engagée comme elle le sera durant toute sa vie. Elle militera pour toutes sortes de causes, dont la chasse aux sorcières qui fera tant de mal à Hollywood, et ce durant le reste de sa vie. Mais ce couple dégage quelque chose de si beau, avec ces deux acteurs magnifiques ; ils sont la preuve qu'un duo peut exister sur ses différences de vues, et elles sont nombreuses, de plus en plus même au fil du temps. Tout cela jusqu'à une scène conclusive au New York Plaza qui est dans les sommets du cinéma américain, et propre à faire fendre des pierres.
Décédé en 2007, Sidney Pollack semble disparaitre peu à peu de la mémoire des cinéphiles, mais avec ce film-là puis Out of Africa, il a clairement marqué son temps. Et ici, il réussit un coup de maitre, tant la narration est maitrisée (où l'écriture a bénéficié de l'aide non créditée de Dalton Trumbo et d'un certain Francis Ford Coppola), et qu'un amour déçu n'est pas forcément un échec en soi, tant il a ouvert l'un et l'autre dans leur propre futur.


Que dire de la musique oscarisée de Marvin Hamlisch, ou de la chanson-titre interprétée par Barbra Streisand qui donne déjà le ton ? Le film a eu un énorme succès à sa sortie, et je comprends, car il y a là quelque chose d'adulte dans le ton, avec des fulgurances de mise en scène comme la première fois où Streisand va dans le lit de Redford, se déshabillant lentement, et où la narration ne nous perd jamais.


Un grand, un immense film d'amour.

Boubakar
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le 24 nov. 2021

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Boubakar

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