Elle est veuve depuis peu de temps, d’un mariage heureux. Elle a perdu l’amour. Elle se débat avec ses enfants pour faire semblant de vivre. Il est toxicomane, a sombré d’une vie de cadre à celle d’une cloche, ponctuée d’une succession de tentatives de vivre et de rechutes. Leurs univers se sont écroulés, leurs perceptions aussi, ainsi que ce qui leur reste d’aspirations. Jamais ils ne reviendront en arrière, on n’est pas dans un roman, l’histoire ne s’efface pas. Leurs douleurs les ont irréversiblement altérés, amputés, et fait déjà d’eux des agonisants.
On a ici la merveilleuse histoire d’une complicité entre deux désespérances déchirées qui se portent, se supportent et se donnent, pour vivre, encore un peu, juste pour voir. Touchant et réaliste, il n’y a aucune romance bidon et invraisemblable mièvrerie à attendre de la douleur et de la certitude de l’irrévocable. Néanmoins il s’agit d’une véritable histoire d’amour, à la fois pudique et clopinante, et une infiniment belle leçon d’espoir.