Au-delà du corps

Je trouve ça navrant que la cinéaste - avec une démarche féministe - occulte les violences de certaines séquences qu'elle a choisit de montrer, une partie des idées du film étant de réhabiliter les médecins, c'est râté. Ne pas l'entendre questionner en entretien la manière dont certain·es patient·es visible dans le documentaire ont été (mal)traité·es montre qu'il semble difficile - y compris en militant·e féministe - de détecter des violences.

Mais outre la détection des violences, comment est-il possible que la cinéaste fasse le choix conscient de laisser une séquence d'un gynécologue poursuivi au pénal en sachant que ses victimes peuvent visionner ce documentaire ?

Le documentaire se nomme Notre Corps alors qu'il est question à plusieurs égards d'un contrôle des corps, qui n'est pas abordé, explicable par une vision limitée du consentement, ce qui explique également que la cinéaste a pu filmer et ajouter des personnes qui manifestent sans l'accord des celles-ci.

Si ma note est aussi haute, c'est car je considère ce documentaire comme un document important dans une perspective d'analyse de la manière dont le médical contrôle les corps et les violences associées, si je voulais noter en fonction des idées que voulait transmettre la cinéaste, alors ma note serait beaucoup plus basse.