Je précise d’entrée que je n’aime pas les docu-fictions, un mélange des genres qui a tendance à m’agacer : où s’arrête la réalité historique et où débute l’invention des auteurs ? A trop vouloir mettre en fiction l’histoire, ne risque-t-on pas tout simplement de la réécrire ? Pour moi, rien ne remplacera les témoignages d’historiens et de chercheurs scientifiques ayant travaillé sur les sources. Passer par la fiction ici animée ne rend pas forcément les évènements plus vivants, ni plus passionnants, ce serait une erreur de croire ça. C’est la cathédrale elle-même qui nous raconte son histoire du XIIe siècle jusqu’à la fin du XIXe avec la rénovation/réinvention de Viollet-Le-Duc. Bon, Notre-Dame est interprétée par Sophie Marceau, ça aurait pu tomber plus mal😊. Voilà ce qui me gêne d’entrée dans cette œuvre : elle est réalisée à partir d’images de synthèse (se rapprochant de reconstitution de jeu vidéo), vraiment réussie, soyons honnête, quand il s’agit de montrer les étapes de la construction architecturale de Notre-Dame (les voûtes en croisée d’ogive, les modifications survenues dans le temps…). Ca permet d'avoir une bonne visualisation, même chose pour les agrandissements de Paris sous Philippe Auguste, immédiatement compréhensibles avec la reconstitution en 3D.
Par contre, quand elle met en scène des personnages inventés ou non (Maurice de Sully, Eugène Viollet-Le-Duc…), les animations sont médiocres, très figées, sans âme, maladroites, bougeant à peine les lèvres. Là, je me suis dit qu’il aurait bien mieux valu utiliser de vrai(e)s comédiens et comédiennes, ça n’aurait pu être que plus vivant…Les images réelles, d’artisans sculpteurs ou menuisiers en train de travailler sont rares. Je comprends que le docu fiction de cette manière puisse attirer en particulier un jeune public (après tout, pourquoi pas si ça attise leur curiosité ?) mais moi je n’accroche pas. Il existe de très nombreux documentaires sérieux sur les cathédrales et Notre-Dame dont une série d’Arte qui s’appelait « Au temps des cathédrales » en 2 parties et une autre qui se nommait « Secrets de cathédrales », très recommandables et pas ennuyeux du tout.