Notre jour viendra par Foxart
L'attente concernant Romain Gavras, était immense, étant un véritable admirateur de ses œuvres courtes, la déception n'en est que plus grande...
Il faut bien dire que si le film lorgne du coté décalé du Blier des Valseuses tout en gardant le style un peu plus martial qui faisait la marque des clips de Gavras, il n'en a malheureusement pas le talent ni de dialoguiste, ni de scénariste...
On pourrait aussi penser à un Baise moi au masculin mais auquel il manquerait l'énergie atomique et ce sentiment de fuite en avant et son émotion explosive.
On ne peut nier la force visuelle de certaines séquences, et notamment de la fin, mais il se dégage très vite un sentiment de vide abyssal, comme si, derrière la façade, il n'y avait pas grand chose à se mettre sous la queue, sous le poing, sous la dent ni dans la cervelle... Juste un peu dans les oreilles, car il conviendra tout de même, au passage, de saluer la musique du film, très réussie, de SebastiAn
Mais cette espèce de parabole de la différence, évoquant de manière récurrente l'exclusion, les discriminations, les communautarisme (gay, islamique, juif, arabe, etc...) au travers d'une communauté "sans patrie, sans langue et sans armée" fini par se mordre la queue, tourner à vide et s'avère d'un ennui mortel.
Gavras avait déjà montré des limites à étendre ses formats courts sur la durée d'un long métrage avec l'exécrable doc A cross the universe sur la tournée de Justice qui enfilait de manière incohérente et vaguement nihiliste des séquences dont le seul intérêt semblait être de réduire la vie d'une tournée au vieux mythes rances du "Sex, drugs & Electro".
Notre jour viendra est, hélas, encore un éclatant aveu d'impuissance et il faut bien reconnaître que, si le numéro de Vincent Cassel amuse, la seule chose que l'on ait envie de défendre dans le film est qu'il montre, après Sheitan, l'éclosion d'un immense comédien, qui ici encore crève l'écran: Olivier Barthelemy, et qui évoque des corps tels que ceux de Dewaere ou Depardieu, justement, à l'époque des valseuses. Un peu comme une synthèse des deux, entre fragilité quasi féminine et virilité massive.
Une vraie révélation et un acteur à suivre... de très près...