Fidèle à lui-même, Gavras, réalisateur choc et anti-conformiste nous livre un film estampillé de sa patte qui confère à Notre Jour Viendra un aspect malsain et survolté (cf. Sheitan ou clip de Stress de Justice). En attaquant cette fois-ci le thème du pas très nouveau racisme anti-roux, le projet était prometteur. Et effectivement, c'est le cas pendant la première moitié du film : le jeu de Barthelemy est saisissant (je ne parle pas de Cassel dont le talent n'est plus à prouver) et l'entrée dans l’univers visuel et social du film est réussie : Gavras nous décrit habilement une France industrielle, froide et plate, où l'ennui et la morosité font parti du quotidien. Et c'est dans ce contexte que nos deux personnages principaux décident d'entamer un trip violent et délirant sur fond de révolution personnelle de la "race rousse"...
Malheureusement, Gavras nous perd dès la moitié du voyage. Malgré la volonté de bien faire (bande-son magnifique, cadrages parfaits), le réalisateur enchaine les longueurs scénaristiques en insistant trop sur l'aspect trash et choc de la révolution de deux roux, dont rien ni personne ne pourra stopper leur frénésie.
C'est réellement dommage car on sent que l'auteur avait une idée et un univers en tête.