-Maman est une imbécile!!! J'aurais voulu passer plus de temps avec elle.
-Si tu veux, tu peux me parler d'elle.
-Moui...
-Suzu, tu peux rester avec nous pour toujours.
-Je veux rester ici... pour toujours.
Hirokazu Kore-Eda présente avec Notre petite soeur une célébration de la vie et des épreuves qui l'agrémente, livrant une oeuvre authentique qui jamais n'en fait des tonnes visant toujours juste sans chercher à trop jouer sur la corde sensible. Il dépeint magnifiquement la vie de famille dans ce qu'elle a de plus précieux, dangereux, authentique et de plus banale. Dans la vie, tout le monde doit un jour franchir des épreuves, autant personnellement que professionnellement. Des phases compliquées, où la famille peut se présenter comme un admirable bastion et un appui formidable permettant de traverser différentes épreuves comme : le deuil, le chagrin, l'anxiété, et les incertitudes de la vie.
C'est dans ce schéma que l'intrigue progresse en mettant particulièrement en avant la sécurité affective par la confiance et l'amour familial éprouvé par 4 soeurs.
À travers ses jeunes femmes, le récit démontre que la famille reste encore une valeur essentielle de la société, et l’une des principales conditions du bonheur. Même si la famille rencontre des difficultés, c'est par l'unité qu'elle peut tout dépasser. Un bonheur qui doit être solidifié au quotidien par la confiance, la tendresse et l'affection, autant dans les mots, que les gestes, ainsi que les actions. S'épanouir en partageant de beaux moments avec ses proches et ses amis, orientant les choix qui donnent un sens à notre vie.
Le cinéaste prend la pleine mesure de son oeuvre, la démontrant également à travers sa technicité, avec ses remarquables cadrages, et sa superbe mise en scène qui délivre des images de toutes beautés avec des paysages mélangeant subtilement le traditionnel à l'urbain, collant magnifiquement avec le contexte établi, nous permettant ainsi de nous sentir heureux.
Une oeuvre magnifique, traitant avec égard et respect ses 4 héroïnes qui sont adorables, à commencer par Sachi la grande soeur incarnée par une Haruka Ayase divine de subtilité. La seconde, Yoshino l'intrépide et magnifique par Masami Nagasawa. La troisième, la bonne vivante Chika par Kaho. Vient enfin la dernière, Suzu Asano interprétée par la jeune et remarquable Suzu Hirose. Ensemble, elles livrent une performance remarquable, nous plongeant dans leurs intimités sans aucun jugement afin de conserver un maximum de réalisme et d'authenticité. Un travail psychologique simple et à la fois complexe, allié à une réalisation somptueuse qui fait qu'on n'a plus qu'à se taire et simplement contempler.
Ce long-métrage nous permet d'apprécier ce que l'on a, et nous réconcilie avec les choses simples et pourtant capitales à notre bien-être. Chacun des membres de cette famille offre un sentiment de reconnaissance notable permettant de savourer les banalités et les instants partagés ensemble.
CONCLUSION :
Notre petite soeur est une oeuvre bienveillante, bénéfique et enrichissante nous faisant prendre conscience de la chance d'être entouré de ceux que l'on aime. Une ode à l'écoute et à l'empathie de ceux psychologiquement fragilisés qui doivent être appuyés afin de grandir et d'évoluer en toute liberté. Le pardon est un élément essentiel à l'équilibre familial, qui peut-être quelques fois la cause de nos troubles, mais avec suffisamment de bienveillance de ceux que l'on aime, cela devient le socle solide de toute une vie. La puissance attendrissante d'une fatrie recomposée.
Pour toutes ces raisons, l'oeuvre d'Hirokazu Kore-Eda se doit d'être visionnée, étant parfaite pour agrémenter de sourires et de joies les simples moments de la vie de famille.