Spécialiste du film de famille, Kore-Eda se rapproche à nouveau d'une fratrie (après "Nobody Knows") dans un style zen qui n'est pas sans évoquer les grandes figures du cinéma de Ozu. A la mort de leur père, trois soeur rencontre leur demi soeur et décide de l'accueillir chez elles. De ce postulat de départ, Kore-Eda dresse le portrait d'une famille en train de se former, de se jauger, d'apprendre à vivre ensemble. Ainsi, tout le film est émaillé de petites scènettes montrant à la fois la vie de chacune et leur vie commune. Durant la plus grande partie du film, on se contente d'observer ces vies avec une simplicité et une joie de vivre fort agréable, donnant un côté zen à ce film (Ozu, toujours lui...). Dans son dernier quart, sans doute trop long, le film amorce une chute vers une mélancolie touchante, qui, placé en contrepoint de tout ce que les personnages ont vécu, ne peut que toucher les spectateurs. Après avoir eu le sourire pendant 90 minutes, difficile de ne pas étouffer ses larmes devant la fin.
Côté réalisation, on est dans du pur cinéma japonais contemplatif, avec de très long plan et une lumière douce. Même si l'on est habitué au style, difficile de ne pas être charmé par l'image de ce film, tant Kore-Eda semble maitriser le style à la perfection.
Côté casting, les 4 actrices principales sont tout simplement magnifiques. A la fois différente, proche et complémentaire, elle forme un groupe attachant et terriblement interessant à suivre.
Au final, "Notre Petite Soeur" est un grand Kore-Eda, et un moment de cinéma zen tellement bon qu'il ne laissera pas grand monde sur le côté.