Le RER B va du nord au sud de la région parisienne.
L'occasion pour Alice, documentariste de l'invisible, de descendre la ligne et de s'arrêter au gré de ses rencontres.
Elle va rencontrer toutes les couleurs, toutes les classes sociales, tous les âges, elle va se concentrer sur certains d'entre eux, de l'infirmière qui parcours la banlieue pavillonnaire des petits vieux, aux catholiques intégristes et royalistes de la cathédrale de St-Denis, en passant par les parcs de jeux pour enfants, les lycéennes qui jouent au Uno en checkant leur téléphone ou les chasseurs à cour de la vallée de Chevreuse.
A chaque fois, un regard. Ne parlons plus jamais d'objectivité, elle n'existe pas. Nous sommes des "je", nous sommes donc subjectifs. Honnêtes et sincères parfois, sachants plus rarement, mais subjectifs toujours.*
La réalisatrice se place du côté des invisibles, des petites gens. Mais la caméra de la réalisatrice, elle n'a pas besoin de juger pour que l'on prenne parti, en fonction de nos propres ressentis, de nos propres opinions de chacune des tranches de vie observées.
L'entretien avec Pierre Bergounioux est le moment où quelqu'un vient quand même nous expliquer ce qu'Alice Diop vise. Non pas dénoncer, mais montrer la diversité de la France, et montrer ce qu'on voit peut-être pas si souvent dans nos media mainstream, les petites gens. Les oubliés de l'histoire.