Trois ans après "Les Astres Noirs", Yann Gonzalez revient avec "Nous ne serons plus jamais seuls" qui serait un peu la version optimiste de "Nous ne vieillirons pas ensemble" de Pialat. Ici, le réalisateur (et critique) reprend ses thèmes principaux à savoir la jeunesse, le désir, la musique et l'importance du groupe. Trop de films sur l'adolescence se veulent moralisateurs, explicatifs. Ici il est uniquement question de sentiments et d'émotions.
Court-métrage qu'on pourrait divisé en deux parties :
La première filme une fête nocturne remplie d'adolescents affichant une jeunesse rageuse et éclatante, décomplexée et oubliant les codes. On danse, on analyse les autres, on se sépare, on pleure puis on s'embrasse.
La deuxième partie c'est le réveil, plus dur, qui marquera une sorte de prise de conscience. "Ne jamais crever" marqué sur le mur du sol-sol apparaît comme une menace qui plane sur cette jeunesse insouciante. Le groupe marche alors à travers un champ, croisant des ruines (un peu trop symbolique) pour au final assister au lever de soleil. Le film ce clôt sur un visage d'adolescent blond, illuminé et souriant. Une lueur d'espoir ?
Magnifique talent de mise en scène et de montage qui font merveilleusement passé les émotions. Un noir et blanc merveilleux et une utilisation du Super 8 qui fait merveille. La magnifique bande-son remplace tous les dialogues et parfaitement à l'image de l'adolescence, tantôt mutique, excessif, criarde, amoureuse, malheureuse, charnel...
En à peine 10 min, Yann Gonzalez capture l'étrangeté et l'incompréhension de ce monde dans un très grand (petit) film.