La nuit venue, la hyène s'approcha à... "pas de loups" : une femme allait mourir au dehors !
Ce film me laisse perplexe. On le regarde comme on feuilletterait un album de souvenirs de photos de famille jaunies par le temps...
Stéphanie Zweig nous raconte en effet : "Une enfance africaine" dans son roman (Nirgwando In Africa) paru en 1995, on ne peut plus intéressant. Il y manquait les paysages même si le proverbe veut que " Tans pis pour le flacon,pourvu qu'on ait l'ivresse..."
Histoire adaptée en 2001 pour le cinéma par Caroline Links (1964 /----) : une réalisatrice, allemande également scénariste, et écrivain ... Un film, troisième des sept de la réalisatrice de 1996 à 2019, qui allait être oscarisé en 2003...
Je m'interroge : pourquoi les bonnes fées françaises du cinéma ne se sont-elles pas penchées sur ce film à grand spectacle, au point de n'enregistrer que 51 882 entrées en salles ? D'autant que mondialement, sa rentabilité aura été de 348 %, non compris les ventes induites du roman !
Étrange destin que ces films dont les distributeurs ne veulent pas ! Pourtant le sujet était alléchant Le log métrage réalisé avec beaucoup de simplicité, de naturel ! Rétro sur le vieux rétroviseur de la vielle guimbarde du blanc kényen :
"Walter Redlich, Un allemand juif, avocat, ne voulant pas évoluer selon la doctrine dominatrice nazie (forcément !) émigre au Kénya où il devient responsable d'une ferme. Après y avoir été guéri de la malaria, il y fait venir femme et enfant... Si de par son éducation Jettel, la jeune bourgeoise ne se fait pas au dur labeur et climat du pays, la gamine, Régina Redlich, qui avait pour consigne parentale de na pas dépasser les limites de la ferme, la transgresse allégrement en s'intégrant aux enfants de son pays. Trouvant auprès du "boy" et cuisinier des parents (trois femmes et cinq enfants) qui peuvent très bien se passer de lui) une forme de parrainage spontanée, attendrissante...
Le réfugié allemand doit s'absenter souvent au cours de mobilisations dues à son statut de réfugié et la femme doit faire face aux tracas de la ferme ! Et répond à certaine avances masculines que sa fille découvre de loin... Si les animaux meurent de soif, il faut construire un puits... La vie est très dure. La seconde guerre mondiale s'étant achevée avec le suicide d'Hitler dans le bunker-trou à rats qu'il avait fait creuser lui-même pour se protéger, le mari et sa famille vont-ils être tentés par le retour en Allemagne ou rester ancrés au Kénya ?"
L’histoire est superbe, sans trop sombrer dans le pathos, et en ne réfutant pas que : "loin des yeux, loin du cœur" Malheureusement un peu longuette par moments, compliquée inutilement avec des plans qui auraient pu être évités...
Le casting surprend au début : aucun acteur connu... C'était la volonté de la réalisatrice qui tenait à tourner avec des autochtones du cru, pour y gagner en authenticité... Pari gagné... Cette audace de véracité se traduit aussi par certaines scènes comme la poitrine dénudée de l'adolescente : convaincante et magnifique Léa Kurka dont le rôle ne sera qu'un chant du cygne...
Ou encore certains passages de sa mère en pleins ébats amoureux... Tout ça assure ne sent pas l'hypocrisie et respire l'authenticité, la vraisemblance du récit... Comme le déluge de sauterelles s'abattant sur un champ pour en dévorer les gains de maïs...
Fort bien fait d'autant que la musique ne vient pas déparer les images et photos, superbes....
Très beau.
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Arte le 05.08.2024-