Avant "Uzak"
Nuri Bilge Ceylan ne fait pas dans le scénario affriolant : le synopsis donne rarement envie de voir le film. De Uzak au Poirier sauvage, l'intrigue se résume généralement en une phrase et relève du...
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le 28 avr. 2019
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Nuri Bilge Ceylan ne fait pas dans le scénario affriolant : le synopsis donne rarement envie de voir le film. De Uzak au Poirier sauvage, l'intrigue se résume généralement en une phrase et relève du quotidien. Le cinéaste l'assume d'ailleurs parfaitement, lorsqu'il déclare : "je n'aime ni les histoires marginales ni les aventures extraordinaires qui arrivent à des gens ordinaires ; j'aime les histoires ordinaires des gens ordinaires". Voilà au moins un véritable parti pris artistique.
On hésite toujours avant de regarder ses films, donc. Car lorsqu'ils contiennent des scènes très fortes (les billets jetés au feu dans Winter Sleep, les scènes d'étreinte dans Les climats), des plans somptueux (le bateau échoué sous la neige dans Uzak) ou dégagent une atmosphère envoûtante (Il était une fois en Anatolie), on ne regrette pas le voyage. Mais lorsque la forme n'est pas suffisamment forte pour prendre le pas sur la monotonie de l'histoire, l'ennui peut s'installer.
C'est le cas ici. 2h10 (et non pas 1h55) qui paraissent bien longues. Il y a bien tout de même quelques qualités : le père (joué par le propre père de Nuri Bilge) est assez poignant, le petit garçon touchant - la scène où il casse son oeuf et renverse le panier de tomates par dépit est très réussie. Quelques beaux plans çà et là : le père sur une colline entre un monument et un arbre, l'assistant dans un champ de tournesol, des plans dans la maison découpant la mère, le père et le fils dans l'espace. Tout cela pèse assez peu malgré tout dans l'ensemble.
Il semble que Nuri Bilge Ceylan ait voulu faire un portrait de ses parents - entre agacement, incompréhension et affection -, comme il le refera dans Le poirier sauvage. Tout en abordant la question campagne/ville, comme il le refera, bien mieux, avec le même duo d'acteurs dans Uzak. On retrouve les constantes qui font son style : importance du son, références à Tarkovski, jeu des acteurs peu expressifs, assez peu de gros plans. Mais pour cette fois peu convaincantes : une pièce mineure dans l'oeuvre, inégale, du cinéaste turc.
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le 28 avr. 2019
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