nuit sans fin

On s'engage dans ce film sans parvenir à deviner de quoi il s'agira réellement. Un truc pas gai , c'est certain vu que ça traite de la mort. Une mort en elle-même, représentée de manière plutôt originale. Puisqu'on s'éloigne de la traditionnelle faucheuse pour une approche plus contemporaine. Celle-ci entrainant le jeune Yuri au fin fond des travers humains, pour sa dernière nuit parmi les vivants.

Côté scénario, bien qu'il s'avère assez imprévisible, il peine à se monter original. La mort version 2018 n'entraine le jeune homme que dans les milieux traditionnels de la nuit. A savoir lieux où se rencontrent drogue, sexe et alcool. On a vu plus exotique… Je reconnais toutefois que la roulette russe fera toujours salement monter l'adrénaline chez moi.

Le schmiblick s'en trouve, dès lors, un peu moligasse. Surtout avec des acteurs parfois pas très convaincants. D'autant qu'on finit même par tourner en rond en revenant sur des lieux déjà exploités auparavant, lorsqu'on atteint le dénouement. Même si, je ne puis rester de marbre à ce plot twist de fin. Petite séquence émotion après la déprime qu'on nous présente durant 1h20 et des poussières.

Clairement, tout ce qui fait tenir ce film est sa réalisation flatteuse. Particulièrement sur les efforts considérables qui ont été fournis pour les éclairages. Je vous mets au défi de trouver plus de 10 plans où les néons ne régalent pas les rétines. Franchement, sur ce coup là, c'est 10/10. L'obscurité s'en trouve atténuée juste assez pour observer les personnages évoluer, sans qu'on se sente trop près du jour.

Côté musique aussi, Nuit Magique se montre audacieux. Certes, le titre éponyme de Catherine Lara ne fait pas partie du casting… Mais se montre originale car elle rassemble des morceaux de genre très divers. De tête je pourrais citer de la chanson française, de la synthwave (obviously, pour coller à l'ambiance virée en bagnole nocturne qui t'emmène au bout de la nuit), ou encore une démo de l'instrument à vent de Yuri. Bref, étonnamment hétéroclite, pas de ligne directrice apparente. Mais qui, tout aussi étonnamment, parvient toujours à coller à la situation.

Nuit Magique, on comprend pas trop où il veut en venir. On assiste un peu dubitatif à la dernière nuit d'un condamné, toujours un peu réticent à basculer dans les travers humains. Morale ? Voir 3 nanas se trémousser, crusher sur l'une et boire 2 shots pour à nouveau aimer la vie ? Pas très convaincant de ce côté-ci. Ce n'est pas ce film qui vous fera tirer un trait sur vos pulsions suicidaires. On soulignera toutefois l'attention portée sur les décors, pour un film qui n'a pas du bénéficier d'un budget faramineux.