Un couple de juifs new-yorkais (Woody Allen et Julie Kavner) et leur fille, en vacances en Europe en pleine guerre froide, pris pour des espions, se réfugient dans une ambassade américaine (à Budapest ?), dernier havre de paix résistant à l'envahisseur communiste. La famille y occupera rapidement l’espace théâtral (le scénario est adapté d'une pièce écrite par le réalisateur dans les années 60 et jouée à Broadway), au gré de leurs disputes, coups de téléphone et névroses en tout genre.
Ils y rencontreront aussi une galerie de personnages clownesques : le fils de l’ambassadeur (Michael J. Fox), réputé pour son absence de talent diplomatique, un prêtre coincé là-bas depuis six ans et apprenti magicien (raté, lui aussi), un émir arabe en visite et sa dizaine de femmes voilées, un traiteur non désireux de modifier sa cuisine pour un seul invité qui s'en plaint (le personnage incarné par Woody Allen, évidemment), etc.
Si l’on accepte une situation de départ abracadabrantesque, le non-sens des péripéties, des relations artificielles entre certains personnages (les enfants tombants très vite amoureux, sans grande surprise), une musique un peu épuisante, pas habituelle chez l’auteur, une réalisation télévisuelle anonyme, il reste toujours le jeu comique de Woody Allen pour relever le niveau, ses répliques lancées à sa femme et au reste du monde, ainsi que la répartie de Julie Kavner, sa compagne fictive. À conseiller aux fans (uniquement?) de l'artiste-performeur, c'est un film qui ne se prend pas au sérieux, et à voir comme tel.