La vache, que ce film est mal branlé. Je comprends mieux pourquoi, quand je lis qu'il a fallu 7 monteurs pour réussir à pondre un truc vaguement cohérent. Ça se sent d'une force ! Si le début tient à peu près la route, plus le métrage avance et plus ça s'aggrave, l'incohérence se répandant en maître, avec un enchainement sans queue ni tête des situations dont le résumé tient de la gageüre. Le final est un modèle de retombage scénaristique in extremis sur les pieds, avec les deux chevilles fracassées.
Par ailleurs, Nukie et Miko s'offre le luxe d'être un film pour enfants atroce. Tout le début, il faut supporter les hurlements de souffrance de Miko qui subit des expériences proches de la torture, avec une voix-off qui donne l'impression d'assister au documentaire de l'autopsie Roswell ("le docteur vient de prouver que cet être émet des ondes qui ressemblent à celles de la douleur"). Pendant que Nukie est paumé au milieu de l'Afrique, puis désigné comme Dieu du malheur par la tribu locale qui le persécute de ce fait. Et le dernier quart d'heure détaille la longue agonie de Nukie qui réclame de voir son frère avant de mourir. Mais quel enfant peut endurer ça ?
Pour le côté nanar, au-delà de la catastrophe scénaristique et du montage chaotique, on se tournera sans hésiter vers l'aspect de nos 2 ET, d'une laideur à faire des cauchemars. Tout comme Mac, on ne s'habitue jamais vraiment à leur face repoussante, mal animée avec les clignements alternatifs de paupières, la morve qui brille au clair de lune et les sempiternelles plaintes répétées pendant 90 minutes. C'est un véritable festival, qui s'enflamme lors de la danse disco de Nukie, totalement inapropos et d'un mauvais goût infâme.
J'aime aussi beaucoup les 2 gamins africains avec leur accent russe, le méchant sorcier et ses grosses lunettes de soleil de branleur, et les quelques passages de gloubigoulba scientifico-golmon.
Nukie et Miko demeure donc une forme de nanar hardcore, assez atterrant, super mal foutu, et dont on s'interroge en permanence sur le public visé.