Reste à ta place.

C'est un peu par hasard que je suis allée voir ce film. C'était sa première au Royaume-Uni, dans le cadre de l'Edinburgh International Film Festival 2018. Je n'avais pas de grandes attentes, et c'est dans cet état d'esprit que j'ai commencé le visionnage.

On se retrouve alors dans la banlieue est de Londres, dans un contexte de violence sociale contre la police suite à l'assassinat d'un jeune noir. On suit Leon, 19 ans, à la fois vulnérable et plein de rage, qui essaye de trouver sa place entre sa mère alcoolique, ses potes de toujours et une jeune rebelle dont il tombe amoureux.

Si la réalisation et le casting m'ont dès le début convaincue, ce n'était pas vraiment le cas pour l'histoire : j'ai d'abord eu du mal à rentrer dedans ou à vraiment m'identifier aux situations des personnages.
Et puis, d'un coup, c'était le feu ! L'ambiance sombre et la musique parfaitement choisie atteignent leur but : présenter, sans jugement, la lutte interne de Leon en tant que reflet des violences qui l'entourent.

Non seulement le film est beau, mais le message qu'il porte est bien emmené : il se positionne vraiment comme observateur et non pas comme moralisateur (ce qui arrive trop souvent dans ce genre de film sur la lutte des classes). Jamie Jones a d'ailleurs beaucoup travaillé sur des documentaires avant ça, et ça se voit !

Bref, même s'il risque de ne pas être trop distribué car c'est un petit film indépendant, je vous le conseille vivement !!