Avec un titre pareil, celui que j'ai donné, l'imagination se met à vagabonder agréablement, augurant d'une jolie réalisation vaguement teintée de romance et de mystère.
Eh bien on aura tout faux car ce film péruvien vu au Festival rochelais et présenté à Cannes 2010 dans la section Un certain regard offre tout ce que l'humanité a de plus poisseux , de plus gris et de plus glauque, qu'on en juge plutôt:
un prêteur sur gages peu sociable, découvre un jour un nouveau-né, une petite fille qu'il aurait eue avec une prostituée, les seules femmes qu'il fréquente, ou plus exactement avec lesquelles il satisfait un besoin naturel qui ne laisse évidemment aucune place au sentiment ni même à la simple attirance : de pauvres femmes déjà usées qu'il retrouve à heures fixes durant ses disponibilités, passant de son bureau miteux à la chambre rudimentaire et son occupante flétrie.
C'est l'occasion pour Sofia sa voisine, vieille fille esseulée et confite en dévotion au culte du Seigneur des Miracles chaque année au mois d'octobre, mais sérieusement travaillée par le problème de la chair, de prendre les choses en main, s'occupant tout à la fois de l'enfant, et se livrant surtout à bon nombre de pratiques peu ragoûtantes pour mettre Clémente dans son lit.
Une atmosphère curieuse dénuée de toute beauté, des êtres instinctifs, laids et rugueux ne dégageant aucune chaleur humaine, aucun mystère : un cinéma déprimant qui dépayse certes au sens premier du terme mais dont on ne voit guère l'intérêt tant il manque d'attrait(s), qui m'a intriguée et vraiment pas séduite !