Film curieusement construit.
On dirait une succession de courts métrages, brodés de façon à donner l'aspect d'un long métrage. Cela donne lieu à une écriture originale mais aussi à une frustration, celle d'assister à un trop plein d'idées, toutes sous-exploitées. L'on a ainsi droit à : l'intru dans la maison, le golem de bois, la menace qui rode dans les couloirs de l'hôpital durant la nuit et qui tue un patient, la présence fantomatique dans la maison, la sonnette, le mangeur de pied, la médium qui a du caractère et qui sait faire flipper à elle toute seule. J'en ai peut-être oublié ; le Golem et la médium servent un peu de fil conducteur, et l'auteur glisse certains rappels (comme la présence fantomatique) durant le récit qu'il soit moins décousu. Mais ça reste décousu. Et trop d'idées. Trop d'idées sous-exploitées. D'ailleurs la fin en est un peu longue, car l'histoire de la sonnette, annoncée en début de film, est pleinement exploitée, comme dans un court, on pourrait couper et présenter ce segment sans que l'absence de contexte ne choque le spectateur, et donc ça commence lentement, l'auteur prend son temps de préparer quelque chose alors qu'on est censé être en pleine conclusion.
La mise en scène est soignée, avec une belle atmosphère, un découpage bien réfléchi, un montage cohérent. Quelques fautes de goût, par exemple quand le Golem se déplace, ce n'est pas terrible (il y avait tellement d'attente pour ce moment en même temps). Les acteurs sont tous très bons, ils ont de bonnes têtes, jouent bien.
Bref, ça se regarde, c'est intéressant, mais on reste sur sa faim face à ce film à cette série de courts-métrages déguisés en un long métrage ; sans doute l'auteur aurait gagner à assumer le côté sketch. Un peu comme les films Conjuring qui propose un univers large mais qui focalise plus efficacement sur une intrigue, dès lors mieux développée.