Lauréat du prix du public au dernier festival de Gérardmer, ODDITY n’a malheureusement pas eu droit à une sortie en salles en France. Un choix regrettable, car ce film horrifique se distingue par de vraies qualités qui auraient pris une ampleur particulière sur grand écran.
Si ODDITY appartient bien au genre horrifique, il ne mise pas sur le gore mais sur un huis clos soigneusement construit, jouant sur une atmosphère oppressante et anxiogène. Le film offre d’ailleurs quelques scènes particulièrement stressantes, notamment une ouverture terriblement efficace et un dernier acte sous haute tension.
Tout au long du récit, la mise en scène sert habilement le malaise ambiant grâce à un travail précis sur les cadres, le hors-champ et la photographie. L’utilisation du fameux mannequin de bois, bien que pas révolutionnaire en soi, est particulièrement bien exploitée pour en faire un objet horrifique redoutable. On notera aussi quelques jump scares malins et percutants.
Mais même si le film réussit haut la main à glacer le sang du spectateur, le film tout de même quelques facilités d’écriture.
Les personnages manquent de subtilité : la voyante aveugle, la nouvelle compagne en quête de sa place, ou encore la révélation du meurtrier, tout cela donne une impression de déjà-vu.
De plus, l’abus du fusil de Tchekhov rend le déroulement du scénario parfois trop prévisible, en laissant au spectateur une longueur d’avance sur les événements.
Cela n’empêche pas ODDITY de proposer des séquences mémorables qui marqueront les esprits. Un film de genre efficace, qui mérite assurément le coup d’œil.
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