Diffusé sur la plateforme Crackle en juillet 2018, Office Uprising est ce qu’on pourrait appeler une énième comédie horrifique qui surfe sur la vague lancée il y a presque 15 ans par Shaun of the Dead. On pourra dire qu’il en aura fait des petits le film culte de Edgar Wright. Pas que des bons d’ailleurs. Surtout des mauvais en fait. Mais pas de zombie dans Office Uprising contrairement à ce qu’on peut lire un peu partout sur le net. Le film se rapprocherait plus de Mayhem (2017) de Joe Lynch ou du Belko Experiment (2017) de Greg McLean, mais en version comique. Et puis 7.2/10 de moyenne sur IMDB pour 1500 votes, c’est plutôt très bien, même si je sais pertinemment que ça ne veut strictement rien dire. La confirmation ne tarde pas à tomber, 1h30 plus tard on peut affirmer que cette moyenne ne veut rien dire. Office Uprising n’est pas mauvais, mais il n’est pas bon non plus. Voilà, il est moyen. A croire que les gens sont restés dans une grotte pendant 15 ans, qu’ils n’ont pas vu une seule comédie horrifique durant, et qu’ils s’extasient devant la première venue…
Office Uprising est le premier film de Lin Oeding, coordinateur des cascades sur pas moins de 120 films dont Equalizer, La Chute de la Maison Blanche ou encore la série The Last Ship, et qui a décidé de passer à la réalisation de longs métrages après quelques courts et épisodes de séries TV. Il a depuis réalisé Braven (2018) avec Jason Momoa, le Aquaman de DC. Point de zombies ici donc, mais une expérience ratée de boisson énergisante livrée par erreur dans les locaux du plus grand fabricant d’armes américain. Une boisson qui va rendre très agressifs les employés, en apparence modèles, en faisant ressortir de manière très extrême toute la tension qu’ils accumulent en eux à longueur de journée. Les victimes sont encore conscientes, sujettes à réflexion, capables de communiquer, mais ont des réactions extrêmes, imprévisibles, et souvent inadéquates. Face à elles, notre petit groupe de « résistants » : le jeune héros nerd, le pote immigré, la jolie demoiselle pour qui le héros a le béguin, et un vieux car il faut un personnage qui dénote complètement des autres. Ah il est clair qu’en termes de clichés, on est en plein dedans, et ce n’est pas par l’originalité que Office Uprising va briller. Certainement pas, d’autant plus que du côté des « énervés », c’est la même, avec le boss autoritaire, le collègue que tu as envie de baffer, la secrétaire sans âge, … Dans le genre personnages lambdas, on ne fait pas mieux.
En fait, c’est le film en lui-même qui va vite s’avérer lambda. L’écriture, la musique et la mise en scène sont quelconques, si ce n’est pour les scènes d’action, où on sent bien que le réalisateur vient du monde de la cascade, qui arrive à nous réveiller un petit peu. De nombreux éléments sont empruntés à droite à gauche. A Bienvenue à Zombieland par exemple, avec le passage où le héros parle en voix off pour énoncer des règles qui s’écrivent à l’écran. A Shaun of the Dead, lorsque notre héros marche machinalement sans se rendre compte du carnage autour de lui. Mais également Mayhem ou The Belko Experiment (je ne les ai pas cités pour rien en introduction) pour le cadre, les réactions en fonction de la hiérarchie, la critique légère (et grossière) de la société américaine et de leur relation avec les armes, ou tout simplement pour le côté « enragé ».
Même la partie comédie est en demi-teinte. Quelques gags font mouche (le bang dans le paquet de pringles), d’autres beaucoup moins car très enfantins et/ou trop faciles. Le film est fun, aussi bien dans les situations que dans les dialogues, mais il n’est jamais réellement rigolo. Il ne reste pas assez dans la comédie pour l’être. Le film se rattrape-t-il au niveau de ses effets gores ? C’est la déception ici aussi, surtout après avoir lu des « a whole lot of blood » ou « Plenty of blood and gore ». Non, ce n’est pas gore, à 2 ou 3 plans près, ou alors les gens sont vraiment des petites natures. Certes, il y a pas mal de petits effets sanguinolents ci et là, mais de là à parler de gore… Et puis à quoi bon puisque les CGI sont vraiment moches, même parfois un simple effet de fumée. On vous l’a déjà dit les gars, le sang numérique, c’est dégueulasse ! Il faut arrêter avec ça.
Le casting sympathique, avec des têtes connues, et quelques gags réussis n’arrivent pas à sortir Office Uprising du lot des comédies horrifiques lambdas et moyennes qui sortent de manière régulière depuis pas mal d’années. Même s’il est regardable et parfois amusant, il reste néanmoins parfaitement dispensable.
Critique originale : ICI