Il veut juste un PUTAIN de café!!!!!!!!!!

Rarement un film n'a était aussi juste sur notre génération.
(Homme ou Femme entre 25 et 35 ans, c'est à toi que je m'adresse)

Le réct a beau s'ouvrir sur des plans d'un noir et blanc étonnant, d'un ton très Nouvelle Vague,
(les cheveux courts de la jeune fille étendue sur le lit, la lumière qui filtre, l'intimité, le naturel)
Il s'agit de la journée d'un jeune homme d'aujourd'hui.
Paumé. Fauché. Seul.
Cela semble triste?
Détrompez-vous, on rit beaucoup!

Le récit est porté par Tom Schilling, magistral de présence, de sympathie et de simplicité.
Le film se déroule, porté par les hasards de la vie, les rencontres impromptues, les situations ubuesques...

La vie. Résumée en 24 heures. sans que cela ne semble too much ou trop scénarisé. Un exploit.
Les différents épisodes sont aérés par des plans de Berlin, le noir et blanc surlignant le côté urbain, universel.
Cela pourrait être Londres ou Paris.

Sauf que c'est Berlin. L' Allemagne. Et ses fêlures, ses plaies pas encore complètement cicatrisées.
Au détour d'un tag sur un mur, d'une rencontre ou d'un regard, le spectre de l'Allemagne Nazi plane toujours.
Cela fait partie de la ville, du pays, de ses habitants.
Le héros fait partie de la génération d'après. Il n'a rien vécu, mais ne peut oublier.
Un malaise permanent, inéchappable.

Les personnages ont tous en commun de perdre pied dans leur indécisions, leurs regrets, leurs contradictions...
Etre exigent mais passer à côté de sa carrière.
Etre mince mais se voir comme une obèse.
Etre libre mais prisonnier tout de même.

Le portrait d'une génération coincée entre une période tragique et un présent sois-disant idyllique.
Tout est à portée de main, atteignable, offert à cette jeunesse qui pourtant n'arrive à rien saisir.
A l'image du café que Niko cherche toute la journée. sans jamais l'avoir.

Sauf au petit matin, dans un plan profilé sublime, où la silhouette du héros se détache de la ville, séparé par une vitre, le breuvage tant désiré, fumant, enfin en main.
Une journée s'est écoulé.
Pas déterminante.
Pas anodine non plus.
Une journée faite de remise en question, de retard, de choix, de raté, de réussite.
Celle d'après ne s'annonce pas mieux.
Il faudra pourtant la vivre.
et trouver sa place au milieu de cette ville, de cette foule, de ce monde, parfois très noir, parfois très blanc.
LiLiLux
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le 11 juin 2013

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