Pour sa sortie sur les écrans français, le long métrage « Hysteria » de Tanya Wexler s'offre un titre français à la con : Oh My God, voulant jouer sur l'extériorisation du plaisir féminin mais aussi tenter de faire un jeu de mot maladroit sur le terme god/gode. Oui, il est question ici de plaisir féminin – même si c'est un homme qui se colle à l'écriture de ce papier.

Pendant un peu plus d'une heure et demi, on va suivre les aventures d'un médecin anglais, dans un Londres Victorien, incarné par le sympathique Hugh Dancy (bientôt à l'affiche de Martha Marcy May Marlene). A cette époque, les femmes (alors vouées à rester à la maison pour s'en occuper et ne bénéficiant pas du droit de vote) était coutumière d'un mal étrange : l'hystérie.
Lourdeur, maux de ventres, agitations, nervosité, cris en tout genre étaient des symptômes qu'on trouvait à l'époque et qui était soignés ... par l'orgasme !

Mortimer Granville, le médecin en question, est donc engagé dans un cabinet pour y masturber les patientes. Je vous vois sans doute halluciner mais les faits sont réels. Il faut bien comprendre qu'à l'époque, on n'y voyait pas quelque chose de sexuel mais bien un trouble, une maladie soignée par une manipulation médicale – ce qui explique que les femmes faisaient appel à un médecin plutôt que de se débrouiller seules
Dans ce cabinet, Granville fera la connaissance des deux filles de son employeur. L'une est très « dans son époque », l'autre (Maggie Gylenhaal, impeccable) est libérée et féministe. C'est elle qui expliquera à notre héros, et au spectateur, qu'il n'est pas question d'hystérie ni d'une autre pathologie mais que les femmes anglaises sont tout simplement frustrées sexuellement car leurs maris ne s'occupent plus d'elles, ou s'en occupent mal.

C'est en utilisant de la comédie que Tanya Wexler choisit de raconter son sujet. Aucune sensualité ni sexualité dans son film, mais des situations qui prêtent à rire (souvent d'ailleurs) et des dialogues savoureux, ainsi qu'un casting adapté à la situation. On appréciera aussi la présence au casting du trop rare Ruppert Everett en inventeur du vibromasseur.
En effet, l'histoire va tout doucement amener notre héros à ne plus pouvoir se servir de sa main à longueur de journée. Alors, quand son ami amateur de technologie, mettra au point un outil pas du tout portatif mais terriblement vibrant, ils deviendront à la fois riches et célèbres.

Mais sous ses dehors de film résolument féministe, dénonçant une époque et l'attitude masculine d'alors, Oh My God est aussi une bonne comédie romantique, histoire d'amour cousue de fil blanc entre deux protagonistes. Certes, tout y est absolument prévisible du début à la fin mais on se laisse prendre au jeu tout du long. Je ne peux que vous conseiller de rester également pendant le générique pour y découvrir non seulement le premier vibromasseur que l'on voit dans le film mais également l'évolution technologique de cet outil indispensable à l'émancipation féminine (puisqu'elles ne peuvent pas compter sur les hommes), jusqu'au canard et autres feuilles vibrantes.

Oh My God est un film résolument sympathique. Pari gagné pour Tanya Wexler.
Peut-on dire quand une femme parle de son plaisir, elle le fait avec doigté ?
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le 7 déc. 2011

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