Bordélique, brouillon, vulgaire, fétichiste, voyeuriste, libidineux... On retrouve beaucoup des défauts du cinéaste qui n'était alors pas vraiment dans sa meilleure période. Pour autant, c'est un film indéniablement personnel pour Lattuada qui intègre beaucoup de ses thèmes et de sa sensibilité qui ne se limitent pas qu'aux histoire de fesses puisqu'il y a également tout un discours anticonformiste, anti-capitaliste et même écolo qui font aussi parti des figures récurrentes du cinéaste.
Oh Sérafina a beau multiplier les maladresses et les lacunes, il n'en conserve pas moins une dimension par moment originale voire touchante dans plusieurs scènes, y compris dans les passages plus graveleux qui sont sans conteste sincère pour le cinéaste dans leur ode à la chaire.
Il y a des germes d'un film important dans sa carrière, malheureusement le scénario est très mal construit et structuré, mettant trop de temps à faire intervenir Sérafina dans son récit, délaissant trop l'enfant de héros et ne pouvant s'empêcher de virer dans l'érotisme (soft) de mauvais goût ou le mysticisme orientale boiteux. La dimension "fable" ne tient pas toutes ses promesses et n'arrive que dans sa seconde moitié après une première heure, davantage versée sur la comédie satirique.
Cela dit, ça fait parti de ces films dont les défauts participent à l'attachement, plus qu'à l'adhésion soyons honnêtes. Mais à l'image d'un casting qui ne cherche pas un comédien fédérateur ou "bankable", le film a l'air conscient - et d'assumer - ses faiblesses.