Château de sable en détresse

Un projet doucement caché par de grands noms tels que Kaamelott ou encore Space Jam épisode 2 qui sûrement va attirer une grande partie des cinéphiles fans de Baskets, d’Excalibur ou autres Roi Arthur. Old dernier film en date du célèbre réalisateur M.Night Shyamalan connu notamment pour l’excellente saga Glass ou encore le Sixième Sens, reviens au grand jour avec du Fantastique qui semble s’orienter vers une forme de Thriller à base d’Horreur en faible dose. Un long métrage qui s’adapte du roman graphique du Château de sable dans les grandes lignes et qui est scénarisé par Pierre Oscar Lévy et illustré par F*rederik Peeters*.
Un ensemble de lieux voyageant dans le temps et l’espace à vitesses grand V semblent faire impact sur les différentes personnalités en jeu même sur le château de sable en bord de lac qui doucement écrie son histoire tragique. Un pitch qui projette quelque chose de simple, mais plutôt efficace en lisant les simples lignes en question et qui peut-être proposera une expérience des plus succulentes, où semble-t-il, rejoindra la liste des mauvais films de cette année ? Nous allons voir ça de plus près.

Une première partie qui laisse l’ensemble des spectateurs dans l’obscurité la plus totale en laissant doucement avancer le récit avec des apparitions qui feront monter la pression au fur et à mesure que celle-ci prend place dans le lieu. Un début efficace laissant apparaître que trop peu d’indice sur le dénouement final et laisse en suspension l’épée de Damoclès au-dessus des protagonistes de la partie. Un enjeu de questions prend alors place dans l’histoire et chaque personnage semble subir les effets néfastes de la vie à longue durée et les premières apparitions de vieillissement se font vite ressentir. Je ne parle pas d’ici d’une trop grande exposition au soleil, mais belle est bien d’un avancement exponentiel de la temporalité et viens alors les premières gaffes en question. De nouveaux personnages entrent alors en action, remplacent le partenaire et évitent toute manipulation numérique qui montre bien trop vite ses limites. Les altérations physiques apparaissent, mais avec trop peu d’élégance et un manque de précision chirurgical se font apercevoir assez facilement. Un dérèglement de pousse pubère, une chevelure inexacte ou encore des ongles trop bien entretenus pour une durée de vie qui alterne les décennies avec un simple jeu de dés. Seule l’apparence physique obtient le traitement du maître du jeu et les conventions les plus simples ne sont malheureusement pas respectées dans son intégralité.
En deuxième partie, l’atmosphère qui s’oriente plus vers l'épouvante et l'horreur prend alors place dans la structure et pousse le projet encore plus loin dans ses convictions. Ici même, pose problème dans son analyse et trop peu d’actions sont réellement mises dans le feu de l’action. Des séquences bien trop mises dans le hors-champ qui casse le rythme et pousse à la rage pour de si petites erreurs. Elle est suivie d’une caméra trop néfaste et peu expérimentée pour un climat pourtant paradisiaque qui s’offre dans le monde des ténèbres à base d’hémorragies ou autres visions squelettiques d’un être humain en décomposition. On pense nous offrir une intrigue alarmante et anxiogène et pourtant le diable semble bien loin de nous. Malgré un montage correct et une photographie, suivi d’une colorimétrie acceptable, on est loin de l’épopée à sensations fortes que rêvent beaucoup.

Outre les erreurs à droite et à gauche, le projet propose tout de même des choses intéressantes et le sujet de la vieillesse et des couleurs est clairement prenant sur le long terme. Un thème sur une société où l’image est plus importante que le mental et passe avant tout de choses futiles telles que la famille ou les amies. Un idéal bien trop imposant pour une minorité en quête de contradictions comme un ennemi puissant et sans vergogne. Un jeu de couleurs classiques, mais toujours efficaces en plein questionnement de la vie ou mère Nature reprendra toujours ses droits, même si la chance tourne en sa défaveur.

La flambée d’acteurs présents sur le métrage nous a promu des jeux vraiment attrayants et plaisant pour la rétine et cela procure un bonheur exaltant qui surplombe les quelques défauts apparents sur la scène de crime. Gael Garcia Bernal toujours aussi prodigieux dans l’ensemble de ses rôles qui s’accompagne de belles performances et notamment point fort pour Alex Wolff et Thomasin McKenzie aux niveaux surprenants pour une découverte en terres hostiles.

En conclusion, Old n’est pas la dernière grosse révélation de monsieur Shyamalan et non plus son meilleur projet filmique en date, mais outre les carences qui se promène un peu partout, on reste tout de même dans une thématique payante au surpassement des autres et offrant un récit plaisant à l’œil, mais trompeur tout de même si l’on souhaite s’aventurer un peu trop profond dans les eaux troubles. Une révélation finale offrant les réponses qui auraient dû rester masquées dans l’ombre, opte pour une dernière partie qui montrer certaines remontées, tombe dans la pente glissante une nouvelle fois et la chute semble inévitable alors que toutes les cartes n’a été encore jouée.