Son of a beach
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le 24 juil. 2021
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J’avais bien hâte de voir ce nouveau Shyamalan au cinéma. J’avais vu la bande-annonce par hasard, et l’intrigue m’avait vite intéressée, une histoire de temps qui fait des siennes et de phénomènes inexpliqués. Quelle surprise, donc, lorsque je me retrouvai face à un véritable film d’horreur ! J’aurais pu m’en douter, l’horreur est un genre qui a toujours fortement intéressé le réalisateur, et que l’on trouve dans chacun de ses films de manière plus ou moins étudiée. En tous cas, je m’attendais à un film plutôt sombre et mystérieux, mais pas à voir une véritable suite de meurtres tous plus gores les un que les autres. Car il faut bien le dire, là où dans certain film le gore est un véritable moyen servant directement au propos du film, dans Old il n’en est rien. Le fait de présenter des morts de plus en plus ignobles ne s’explique jamais de près ou de loin par l’intrigue. Je cherche encore une explication à tous ces plans rapprochés sur des parties de corps mourantes, ou sur des cadavres décomposés. Non seulement cela ne sert à rien, mais cela éloigne le spectateur de l’intérêt narratif, qui semblait pourtant intéressant.
Le récit, tiens, parlons-en. M. Night Shyamalan s’est fortement inspiré d’une bande dessinée suisse du nom de Château de Sable pour son film. La trame narrative est donc composée de la dimension du huis-clos, essentiel dans le film, de celle du temps accéléré, et enfin celle de la maladie (physique ou mentale). En soit, donc, ces thèmes souvent étudiés en cinéma ont été plutôt bien mis en scène : un huis-clos à ciel ouvert est un concept difficile à représenter en rendant compte de l’aspect oppressant de la chose. C’est pour moi bien réussi dans le film, grâce à la grande variété d’échelle de plans employée et du cadrage plutôt bien utilisé. Il est assez simple de se glisser dans la peau des personnages en tant que spectateurs et de ressentir cette frustration de n’être enfermé nulle part sans pour autant pouvoir aller ailleurs. Ce paradoxe intéressant est peut-être ce que j’ai préféré du film. La dimension temporelle était bien sûr intéressante mais trop peu étudiée, comme si cela passait au second plan du film alors qu’elle en aurait dû être l’élément principal. C’est peut-être parce que j’admire beaucoup Christopher Nolan pour ça, sa capacité à représenter le temps cinématographiquement et même à essayer de le faire évoluer. Ça n’est visiblement pas l’ambition du réalisateur d’Old, qui se concentre sur le dernier point : la dégénérescence des personnages. Le concept a là-aussi de nombreuses qualités, notamment métaphysiques, et il aurait pu être intéressant de ressentir le rapport entre le réalisateur et ses personnages dans le film. Or, il n’en est rien, et l’accent est bien plus mis sur la manière physique dont les personnages meurent plutôt que sur les causes et conséquences de leur mort pour le film.
Je terminerai cette critique tristement, en reprochant au réalisateur d’avoir abusé de sa notoriété pour réaliser un film dont il n’a saisit que très peu de ses qualités potentielles. Synthétiquement, le film est long, on s’ennuie, et le suspens est tué dès les premières scènes du huis-clos (je n’ai pas parlé des toutes premières scènes du films qui sont pour moi totalement inintéressantes et qui servent simplement à introduire la situation des personnages, pas même leur personnalité, mais juste présenter leur carte d’identité). La plus grande déception du film réside dans le dénouement, auquel se raccrochait le spectateur déçu dès le début par l’intrigue et la mise en scène, et qui est finalement la fin la plus évidente et banale que Shyamalan ait pu trouver. L’intérêt de l’intrigue aurait pu se trouver là, mais la déception est telle que les dernière minutes se passent mal pour le spectateur, qui ne comprend pas le propos du film ni ce qu’il cherche à dénoncer ou expliquer.
Je pourrais en parler encore longtemps, comme toutes les critiques, mais je vais faire en sorte que cela reste proportionnel au contenu du film.
Créée
le 4 août 2021
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