Je crois finalement que ce qui fonctionne vraiment avec Old Boy c'est que le film navigue hors du temps, espèce de conte morbide surréaliste très proche du manga dont il semble provenir, en témoigne cette position du criquet de l'espace ou ce ippon sore-made cartoonesque de l'infini.
Park Chan-Wook a tellement bien compris le délire qu'il sur-stylise habilement tous ses plans comme si y avait pas assez de raviolis dans sa besace pour se sustenter, et presque 20 ans plus tard ça détonne encore.
Dans l'idée la première heure est quand même incroyable, des citations alambiquées à la valise taille humaine, en passant par les lunettes de soleil excentriques teintées de poulpe visqueux et de fourmis géante, y a de quoi passer 3 jours à se remettre de toutes les informations qui se sont accrochés à notre cerveau comme une crêpe dans une poêle sans beurre, sans parler de cette séquence du couloir que j'ai encore dû remettre 5 fois en arrière tellement son anthologie dépasse l'entendement.
La composition musicale est tellement affutée du bulbe qu'elle rajoute un cachet assez dingue à certaines séquences qui auraient pu passer inaperçues dans un autre contexte, Choi Min-sik tient le rôle de sa vie, un marteau à 5000 wons dans la main, c'est bon on tient l'affiche, cinéphile ou pas tu verras plus jamais quelque chose de similaire dans ta vie.
A force de visions je trouve après qu'il y a un petit creux au bout de 70/80 minutes, le lycée Evergreen un peu longuet, un jeu de miroir au penthouse qui stimule un peu moins, mais la révélation finale est toujours aussi bien emmenée et craquèle certaines failles jusque dans l'oublie comme après une soirée sous alprazolam.
Petit quiz pour terminer :
Dans quel film on tue un type avec un compact disque, et un autre avec une brosse à dent ?
Sacré machin quand même hein :)