Quelle idée de regarder ça avant d'essayer de dormir, vraiment faut l'écrire en plus gros que c'est le deuxième opus de la Trilogie de vengeance (dont je n'avais jamais entendu parler ceci dit).
Pourtant au début tout commence pour le mieux, Oh Dae-Su est un chic type qui insulte la police et pisse dans le commissariat. Somme toute, rien qui ne justifie de passer quinze années enfermé dans une chambre d'hôtel humide et mal isolée.
Quinze années, c'est long, et ça donne envie d'arracher les dents de ceux qui vous ont emprisonné. Cela dit, si vous pensez que quinze années de prison c'est long, c'est que vous n'avez jamais vu une scène d'arrachage de dents qui dure deux putains de minutes. Tout ça dans un seul et unique but : la vérité (et un peu la vengeance quand même).
En effet, une ultime et fatidique question anime notre coquille vide préférée : pourquoi avoir enfermé Oh Dae-Su, et pourquoi l'avoir libéré ?
Et comme le veut l'adage, personne ne ment à un arracheur de dents. Alors on finit par savoir, et on finit par regretter de comprendre. Oh Dae-Su a trop parlé, Oh Dae-Su a commis l'irréparable, et donc Oh Dae-Su a échoué.
Là où la dignité d'Oedipe l'a poussé à se crever les yeux, Oh Dae-Su préférera lâchement se crever la mémoire, et laisser mourir à sa place un alter ego monstrueux, forgé dans l'enfer des années d'isolement et de l'hyperviolence.