Durant des années, j'ai vu ce film par morceaux épars et souvent avec beaucoup de temps écoulé entre chaque visionnage partiel. Il a fallu du temps pour que je le découvre normalement, et là, ce qu'on m'avait souvent présenté comme un film plutôt sympa mais sans plus a été une bonne surprise.
Son style très ancré 80's me plaît d'emblée. Une bonne réactualisation (et délocalisation) d'Oliver Twist. Le style so british avait déjà été exploré avec le film précédent, il semblait nécessaire de ne pas se répéter. C'est un des rares Disney qui se passe à l'époque contemporaine de sa sortie et de temps en temps c'est bien de sortir des histoires dites plus "classiques". Et encore qu'il y a pas mal de références en tout genre à d'anciens Disney dans celui-ci. Au moins 5, ce n'est certes pas énorme mais c'est plus que dans les autres Disney.
Outre le fait que l'animation à encore progressé, New-York est cool visuellement. D'ailleurs c'est peut-être bête à dire, mais avec ce cadre je crois que c'est la seule fois dans un Disney en animation classique que j'ai souvenir d'avoir vu des marques ! Des vraies marques du moins, y'en a dans les 101 dalmatiens mais vraisemblablement fictives. Ici, si je me souviens bien, j'ai vu Coca Cola, Sony, Kodak et USA Today.
Du côté des personnages. Oliver ? Ça va. Finalement c'est presque un Mac Guffin vivant, il sert de fil rouge à l'histoire mais à 1 ou 2 moments près, il subit plus qu'autre chose. Mais justement, pour un personnage qu'on peut trimbaler à tout va et sans défense, il n'est pas trop geignard. Les chiens des rues sont plus ou moins intéressants mais ils forment un ensemble bien rôdé : Le chef cool avec Roublard, le vieux, l'intello, la fille, l'hispanique rigolo. Quant à Georgette... meh.
Pour les humains, le côté pauvre type au cœur tendre de Fagin le rend assez attachant. J'admets que le méchant est un des moins marquants de l'histoire des Disney, même s'il a les caractéristiques d'un bon bad guy (apparence, voix, sbires, manières...) il est trop peu présent et n'a pas assez de signes distinctifs pour devenir mémorable. C'est juste un usurier.
Jennifer est une des meilleures petites filles des Disney. Elle ne geint, pleure ou ne se plaint quasiment pas durant le film c'est déjà pas mal ! Oui ok ça lui arrive, mais à chaque fois c'est léger et compréhensible vu la situation. Elle est plutôt joyeuse, espiègle, courageuse, et sa voix n'est pas gonflante. Seule réserve : Sa chanson un peu trop mièvre pour moi. Mais dans les meilleurs Disney y'a toujours ce genre de choses, des chansons plus guimauves.
Les autres chansons oscillent entre le correct et le nickel. Je le répète mais leur style très 80's m'a bien plu, les deux chantées par les clebs des rues sont assez catchy. Si vous le voyez avec des enfants j'imagine que vous le verrez en VF et celle-ci est de très bonne facture comme souvent dans les anciens Disney, mais petit un bémol lors de la chanson Mais pourquoi s'en faire ? chantée par Roublard. Alors que ce dernier est doublé par Patrick Poivey, comme parfois dans le Disney, quelqu'un d'autre que lui chante cette chanson. Ça ne la gâche pas mais ça fait bizarre. Je préfère un chanteur moyen mais qui a la même voix parlée et chantée qu'un bon chanteur qui semble sortir de nulle part. Reste la chanson de Georgette style cabaret qui passe sans plus.
A ma grande surprise, la scène d'action finale n'était pas si mal. C'était assez étrange de voir la limousine sur les rails du métro, mais c'est ce qui fait l'originalité du truc, ma foi, c'est pas tous les jours qu'on voit ça dans un Disney et quitte à chambouler un peu les habitudes de leurs dessins animés habituels à l'époque, autant essayer de nous surprendre.
Au final, un peu court comme souvent jusqu'aux années 80 (à peine 1h10, et encore moins sans générique) mais même ses plus gros défauts ne sont pas si rébarbatifs que ça. Je pense qu'Oliver et Compagnie souffre surtout du fait que les Disney suivants l'ont allègrement éclipsé, mais en soi il reste de fort bonne facture.