J'ai longuement hésité sur la note à attribuer à ce film. Cette histoire de passions platoniques lesbiennes en vase clos était délicate à traiter. J'ai éprouvé un certain malaise à plonger dans ce pensionnat pour jeunes filles où la directrice est adulée de toutes (même de certaines enseignantes) et fait tout pour déchaîner ces passions. Heureusement le jeu sensible et tout en retenue de l'admirable Edwige Feuillère évite le pire. En revanche la jeune oie blanche qui donne son titre au film est parfaitement nunuche et exaspérante.
Finalement, outre Edwige Feuillère, ce qui m'a fait me régaler est l'inénarrable duo comique formé par la lucide cuisinière et la professeure d'arithmétique insatiable gourmande et fâchée avec les chiffres. Quelles actrices! Le mauvais rôle échoit à la rigide professeure allemande, dans un stéréotype qui appartient à cette époque de l'immédiat après guerre. À noter, l'apparition fugace et timide du tout jeune Philippe Noiret et quelques excellents seconds rôles parmi les élèves.