Pour son premier long-métrage, Juho Kuosmanen s’empare d’un genre filmique très codifié, le film de boxe. Si le match à préparer, les médias à satisfaire, l’entourage sportif soucieux sont bien présents, ils ne sont jamais centraux. Le cinéaste livre en fait le portrait d’Olli Mäki, premier boxeur professionnel finlandais sélectionné pour disputer un championnat du monde, mais avant tout un homme ordinaire amoureux.
Ce biopic romantique et élégiaque propose une belle reconstitution du début des années 60 et baigne dans un noir et blanc granuleux (16 mm) quelque peu arty. Héros malgré lui, Olli Mäki parle peu et contribue donc au ton étonnamment doux, nonchalant et pudique du film. Trop peut-être car, en privilégiant les situations anodines, Juho Kuosmanen dote son film d’un enjeu dramatique ténu. Comme son héros, le film passe de la catégorie poids léger à celle des poids plume.