Pour quelqu'un né en 85 l'affaire Raddad c'est un peu comme une madeleine amère, j'aurais du mal à me rappeler tous les détails, ils ont disparu dans l'oubli, il ne reste que des impressions, des images et tout et les souvenirs qui s'y rattachent. Mais il ne s'agit pas là d'un film nostalgique, mais bien d'une thèse pour la défense d'Omar.
De ce point de vue le film est une franche réussite : en sortant de la salle on ne peut avoir aucun doute sur l'innocence du personnage du film (la réalité est évidement plus compliquée). Mais dans le même temps la thèse n'est pas très soutenue : on nous affirme que les puissants on saisie l'opportunité d'accuser un petit jardinier pour enterrer une affaire troublante mêlant des personnages haut placé à des histoires d'argent hors le film ne s'y intéresse pas. Les éléments n'étaient peut être pas disponibles pour alimenter cette théorie mais il s'agit aussi surement d'un choix : puisque le seul et unique sujet du film est Omar.
Et Omar est la franche réussite du film : jeu d'acteur parfait, crédibilité de sa famille, de ses réactions. J'ai rarement eu un tel sentiment de "réalité" en regardant un dialogue entre un père et un fils. Rien que pour ces moments le film vaut d'être vu.
Le problème final du film est que comme l'affaire Raddad en elle même (Omar cherche toujours à obtenir sa réhabilitation) il n'est pas terminé, il s'achève brusquement sans rien clôturer. C'est une figure de style qui me semble aller à contrecourant de la thèse défendue par Roschdy Zem : car si l'affaire n'est pas finie, son opinion sur l'innocence d'Omar elle est bien arrêté.