Omega Doom
Omega Doom

Film de Albert Pyun (1997)

Ce qui suivent DarkSideReviews savent que j’aime bien Albert Pyun. C’est un bon faiseur qui n’a clairement pas pris la bonne route et qui s’est retrouvé à enchainer des séries B, voire Z, aux budgets ultra light. Son fait d’arme le plus connu reste et restera Cyborg (1989) avec Jean-Claude Van Damme. Ses films ne sont jamais réellement bons, mais il y a toujours une réelle envie de bien faire, une mise en scène correcte, et un petit quelque chose qui les empêchent de tomber dans les tréfonds obscurs du cinéma bis bas de gamme. Alors continuons l’exploration de la carrière d’Albert Pyun avec le film Omega Doom, sorti en 1996, et qui est une sorte de remake post-apocalyptique de Pour Une Poignée de Dollars de Sergio Leone, et donc forcément du Yojimbo de Akira Kurosawa. Un film que j’avais envie d’aimer, mais qui s’avèrera, malgré de bonnes choses, relativement chiant.


Tourné en Slovaquie, au cœur même d’une ville détruite et laissée à l’abandon, Omega Doom commençait pourtant plutôt bien. On suit un héros sorti de nulle part, interprété par Rutger Hauer (Hitcher, Blade Runner) toujours aussi charismatique qui, tout comme le réalisateur, a clairement merdé à un moment donné de sa carrière. Il arrive dans un village complètement détruit dans lequel des droïdes, les droids, livrent une guerre aux Roms, d’autres droïdes, sous les yeux d’innocents autres droïdes. Oui, ça fait beaucoup de droïdes, d’autant plus que le personnage de Rutger Hauer est lui aussi un droïde, mais un hybride. Ce dernier est bien décidé à en finir avec cette guerre, un peu à la manière de Clint Eastwood dans le film de Leone cité précédemment. Pyun va même jusqu’à reprendre certains dialogues. L’ambiance post-apo / fin du monde est très bien retranscrite, avec des rues aux maisons délabrées, un coté sale. Pyun nous livre une excellente composition d’image comme il a l’habitude de le faire. L’introduction arrive à bien poser l’ambiance, plutôt réussie, avec ce côté western spaghetti futuriste (les duels, les gros plans sur les yeux, la musique, …). Le début est assez lent. Le film met en place les choses, les rivalités entre les différents types de robots. La mise en scène de Pyun a plutôt de la gueule. Il sait ce qu’il fait avec sa caméra et certains plans sont vraiment bien fichus. Mais alors qu’on attend que le film décolle un peu, et bien on attend, on attend, mais ça ne décollera vraiment jamais. Le film dure 1h17 si on enlève le générique de fin, mais il semble en faire deux. C’est chiant, et c’est vraiment le (très) gros problème du film.


Omega Doom se la joue contemplatif. Quand il ne l’est pas, il est trop bavard, avec des cyborgs qui partent dans des dialogues métaphysiques sur leur condition de cyborg, sur leur passé ou leur futur. Les scènes d’action se font extrêmement rares, et se résument, pour la plupart, à quelques boules de lumière dégueulasses qui éliminent ce qu’elles touchent en un seul coup. Oui, c’est quasiment à chaque fois réglé en à peine 5 secondes. C’est vraiment très dommage car les personnages sont eux plutôt funs, avec une bonne gestuelle robotique. Pyun a voulu reproduire au maximum le fait que ce sont des robots, et il va coller des bruitages robotiques au moindre mouvement, et même à la moindre expiration d’air (il semble faire froid sur le lieu de tournage). Outre Rutger Hauer, il a fait appel à toute une tripotée d’acteurs avec qui il a l’habitude de travailler. Ceux qui suivent sa carrière (je suis peut-être le seul remarque…) reconnaitront Jahi J.J. Zuri (vu dans Nemesis 2 et 3, Heatseeker Blast ou encore Mean Guns), Earl White (vu dans Kickboxer 4, Nemesis 2 et 3, Heatseeker ou encore Mean Guns), Simon Poland (aperçu dans Spitfire, Nemesis 4 ou Alien From L.A.), Tina Cote (vue dans Spitfire, Nemesis 2, Heatseeker ou Mean Guns), ou encore Norbert Weisser (Captain America, Heatseeker, Nemesis 3 et 4 ou encore Adrenaline) qui livre un numéro improbable. Après réflexion, on se rend compte qu’Omega Doom aurait pu être une plutôt chouette série B si Pyun avait su insuffler à son film un minimum de punch à ses quelques scènes d’action et s’il ne s’était pas laissé embarqué dans des pseudos discours philosophiques.


Avec Omega Doom, Albert Pyun nous pond un film intéressant mais qui peut également faire office de très bon somnifère. Ce remake SF de Pour une Poignée de Dollars possède certains atouts, mais est plombé par un rythme qui aura vite fait de vous plonger dans un état léthargique.


Critique originale : ICI

cherycok
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le 8 sept. 2020

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