Omicron
Omicron

Film de Ugo Gregoretti (1963)

L'extraterrestre à ne pas confondre avec son homonyme virus

Omicron est le nom d'un film de science-fiction italien de Ugo Gregoretti sorti en 1963. Il s'agit d'une comédie, voire d'une bouffonnerie grand-guignolesque aux nombreuses clowneries et gags trop téléphonés pour rester gravé dans les mémoires. Pourtant, il n'est pas sans gravité, on y parle syndicalisme, marketing et gouvernance, on y analyse et critique entre les lignes les travers de la société capitaliste occidentale.


Omicron est une entité extraterrestre immatérielle qui vient sur Terre en reconnaissance en vue d'une invasion future. Il prend possession du corps d'Angelo Trabucco, un ouvrier décédé, lequel reprend vie plusieurs jours après son décès. Dans un premier temps, à l’hôpital, seules quelques fonctions moteur se mettent en mouvement mais Omicron apprend vite à contrôler ce nouveau vaisseau. Il imite les expressions faciales et les gestes de toutes personnes qu'il croise. Bien que muet, il retourne vite à son poste à l'usine. Ses employeurs le trouvent extrêmement assidu au travail, précis, concentré et efficace, si bien qu'ils l'érigent en exemple. Il recouvre la parole et se montre exceptionnellement docile et influençable. Omicron entre régulièrement en contact par transmission de pensée avec le gouvernement galactique à qui il présente ses rapports en voix-off. Il reçoit également de nouvelles instructions, comme par exemple de se reproduire avec une femelle.


Après une tentative de séduction puis de viol interrompu par l'arrivée de la police, le voilà fugitif. Omicron a très envie de rentrer chez lui sur sa planète et le seul moyen de se libérer est la mort de l’hôte, mais il ne peut se supprimer lui même, il doit se faire tuer par autrui. Il cherche donc à s'attirer les foudres en tentant de mettre à exécution tout ce qui peut apparaître passible de mort dans des menaces proférées à son encontre. Il ne fait qu'échouer lamentablement et, recroisant Lucia, la jeune-femme qu'il avait tenté de séduire puis violer, l'amour le transcende et Omicron perd son emprise sur son hôte, renonce à sa mission en faisant un dernier rapport qui déconseille l'invasion de cette planète qui possède(rait?) "la conscience", une arme redoutable. Il meurt donc sur Terre et libère Angelo, qui d'ailleurs ne tarde pas à tomber raide mort en jouant le conspirationniste qui annonce une menace extraterrestre lors d'un mouvement de grève générale à l'usine.


La dernière scène du film nous montre 4 hommes autour d'une grande table ronde, ce sont les politiciens et ils votent des mesures restrictives pour la population:



  • Point 1: Suppression des vacances et de toutes sortes de pauses

  • Approuvé.

  • Point 2: Interdiction de s'aimer, de parler, de penser, quiconque pensera sera immédiatement amputé de la tête.

  • Approuvé.

  • Je suggère aussi l'amputation de ceux qui s'aiment

  • Accordé.

  • Vous pouvez fumer.


Puis ils allument chacun une cigarette et recrachent de la fumée à n'en plus finir pour remplir la pièce et continuent avec de nouvelles mesures ...



  • Point 3: Abolition des émotions, de la volonté, de la pitié, de la dignité et autres maladies infectieuses et d'origine préhistorique.

  • Approuvé.
    -Point 4 ...
    FiNE (Fin)


On peut toujours se demander ce que cette dernière scène fait là ? Suite à la grève générale et ses incidents, les ouvriers sont gentiment retourner bosser et les activistes ont étés exclus, personne n'a été au courant du passage d'Omicron à part Angelo, il n'y a donc rien qui réclame des mesures. On dirait juste un clin d’œil à notre situation actuelle !


Le film est assez pénible à se farcir par son aspect burlesque théâtrale très daté et j'ai du m'y prendre en quatre fois pour en venir à bout. Néanmoins il y a heureusement plus de matière que ce que peuvent laisser présager les premières minutes...

tobor
5
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le 30 janv. 2022

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tobor

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