Si je connaissais l'con...
On est exactement dans le même genre que le premier film. Il y a toujours cette part d'auto-dérision sur la guerre et la manière dont la France l'a perdu. Il y a toujours autant de séquences cultes.
Dans cette oeuvre, tout est identique ou presque. Aldo Maccione n'étant plus de l'aventure, c'est Henri Guybet qui le remplace. C'est un petit peu le défaut de l'oeuvre car Maccione prenait énormément de place dans la premier opus là où Guybet est seulement présent à l'écran en ne disant quasiment rien. Si leur ressemblance existe physiquement, Lamoureux peine à le faire rentrer comme un personnage à part entière de l'histoire. Hormis cela, quasiment rien à reprocher à Guybet qui se débrouille très bien dans son rôle et dans ce qu'il a à faire, mais on lui laisse très peu l'occasion de s'exprimer.
Comme je l'ai dit un peu plus haut, on se moque une fois encore de la débâcle de cette armée française face à la puissance allemande. Toutefois, une ligne rouge semble nettement plus se démarquer: on attaque les hauts-gradés et on leur met face à leur responsabilité dans cette défaite. Ces officiers qui s'intéressent d'ailleurs plus aux bonnes manières, à la prestance d'un uniforme plutôt que de montrer généralement l'exemple à la troupe. D'ailleurs, l'un des problèmes de la défaite de 40 côté français demeurait justement ces officiers, en retard sur leur temps et totalement dépassé par les événements. Ils s'attendaient d'ailleurs à une guerre de position comme en 14-18.
Pour revenir à l'humour, il y a scène culte sur scène culte. Lefebvre est une nouvelle fois remarquable dans son rôle, volant à lui tout seul ou presque la vedette. Sa fameuse phrase "si je connaissais le con qui a fait sauter le pont..." me fait toujours autant rire, mais il y évidemment ces fameux fils rouges et verts à placer au bon endroit et le "Groupir" qui sont rentrés dans l'inconscient collectif. Les séquences des matelas et d'échecs provoquent également l'hilarité au même titre que la tête de Pierre Tornade à chaque fois qu'il découvre les trois trublions dans un nouvel accoutrement pour leur évasion...
Ce n'est pas quelques longueurs dues à une répétition trop nombreuse de certains gags qui vont gâcher le plaisir de ce second opus. L'oeuvre s'avère être une franche réussite, comme le premier et c'est avec plaisir que nous rions aux mésaventures de Chaudard, Tassin et Pitiviers.