Je vais vous dire: j'ai plutôt aimé ce film. Et pourtant je ne devrais pas, j'ai honte.
Tout simplement parce que l'intention est encore plus détestable que les marathons de danse fait durant la grande dépression que le film nous remémore. En effet dans ce film Pollack va encore plus loin que l'organisateur d'un de ces marathons. Pollack réussit à aller plus loin dans l'exploitation de la misère humaine.
Pourquoi? Parce qu'il nous montre aussi les coulisses. Comme ça, le spectateur s'identifie encore plus au personnages. Ce que les danseurs pouvaient au moins cacher aux spectateurs, là ils sont obligés de le montrer aussi. Comme ça le spectacle est encore plus inhumain. La société du voyeurisme va jusqu'au bout. Le spectateur est hypnotisé par ce spectacle odieux (je l'ai été). La pire misère humaine est exposée sans fard.
Pollack fait semblant de dénoncer ces spectacles alors que lui en met un en scène sans raison (personne en 1969 souffrait à un tel point juste pour 750$). Et pour lui le profit est beaucoup plus grand parce qu'avec le cinéma il attire beaucoup plus de monde.

Alors oui la mise en scène est pas mal, on est vraiment dans l'ambiance de cette époque, on s?identifie au personnage mais ce film ne mériterait pas d'exister.
En plus il faut le dire, les flash-forward sont nuls et les personnages sont un peu caricaturaux. Surtout le personnage du présentateur qui est montré comme le grand méchant qui veut absolument gagner de l'argent sans scrupules.
Mais ce film c'est les jeux du cirque moderne, c'est une exploitation de la misère humaine juste pour du pop-corn, c'est un ignominie!
SansEchafaudage
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le 18 févr. 2012

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SansEchafaudage

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