Du Michel Leeb porn pour les fétichistes de la grimace et de ses célèbres accents "non mais faut remettre dans le contexte de l'époque". Balducci ne s'embarrasse pas d'un scénario et se contente de caler des acteurs qui jouent leur partition habituelle en roue libre (Dary Cowl et Michel Galabru sont très forts dans ce domaine), liant vaguement le tout par des quiproquos et le sex-appeal du comique star qui déclenche un rut immédiat chez toute femme qu'il croise (même celles qui ont l'intention de l'exécuter). Le film a également un kink pour les imitations, entre le copycat officiel de De Funès (Daniel Darnault on fire avec ses spaghetti sur la tête), le sosie de Depardieu du futur (un chauffeur de taxi anonyme) et les performances vocales de Leeb (grand jeu de vieux quand il s'agit de reconnaitre l'inspirateur, catégorie Gabin/Marielle/ET/Tchang).
Si notre héros contient un peu ses élans cabotins pendant une bonne heure, c'est pour mieux décharger la purée dans un final apocalyptique de contorsions faciales et d'accent "gabonais" d'une fureur telle qu'elle en devient incaricaturable (même le très rigolard Ibrahim Seck est dépassé). Un camarade de visionnage a eu le génie de qualifier cette technique de Genkidama leebien, tant il est vrai qu'à la fin, tout spectateur finit vidé de son énergie vitale. Ajoutez à ce spectacle un thème musical synth-pop aussi réjouissant que ronge-crâne et ne vous reste plus qu'à ajouter une cicatrice supplémentaire sur votre corps de baroudeur du nanar.