Après mon petit hommage à Alton Yelchin, décédé il y a peu à l’âge de 27 ans, avec ma critique de son dernier film en date Green Room, il fallait que je fasse aussi quelque chose pour Bud Spencer, de son vrai nom Carlo Pedersoli, lui aussi ayant passé l’arme à gauche tout récemment. Bud Spencer… Un nom qui ne dira rien aux plus jeunes mais qui parlera à tous les trentenaires et quarantenaires… Que d’éclats de rires procurés à ces enfants des années 70 et 80 avec son comparse Terence Hill, ces VHS tournant en boucle, au point de connaitre la moindre réplique par cœur. On l’Appelle Trinita, Deux Super Flics, Cul et Chemise, Salut l’Ami Adieu le Trésor,… Que de films cultes pour toute une génération. Des films souvent considérés comme des nanars, voire des navets par tout un pan de soit disant spécialistes du cinéma qui ont sans doute oublié que le cinéma est aussi un divertissement, alors qu’ils sont très souvent à la base des comédies familiales un peu potaches. Alors pour rendre hommage à ce grand monsieur (plus d’1m90), ancien champion de natation et de water polo, nous allons nous intéresser à un de ses films « solo », On m’appelle Malabar, pas forcément le plus connu mais pourtant bien représentatif d’un genre qui l’a fait connaître du grand public avec son ami Terence Hill : le western spaghetti rigolo.


Il est vrai que On m’appelle Malabar n’apporte pas grand-chose au reste de la filmographie de Bud Spencer. Rien d’original là-dedans mais pourtant le film fonctionne à merveille. Le cocktail humour / grosses baffes dans la gueule est bel et bien là, accompagné de gags bon enfant et de bruitages à tendance dessin animé. Il faut dire que le sidekick dont Bud se voit affublé fait le job comme il se doit, un indien un peu gaffeur qui le colle aux basques car ils sont pour lui liés par le sang (depuis une transfusion sanguine…). Ils forment un duo assez improbable, d’autant que le scénario les amène à se faire passer pour un médecin et son assistant alors que ces derniers savent à peine lire 3 mots d’affilée. En résulte une des meilleures scènes du film où notre Bud, pour soigner un vieil homme à la digestion difficile, lui concocte un remède à base de pétrole et de poudre à canon. Le film nous présente d’ailleurs toute une galerie de personnages aussi improbables qu’attachant, comme ce petit vieux barbu sortant tout le temps de nulle part pour jouer du violon. On notera également la présence de Riccardo Pizzuti, acteur / cascadeur bien connu des productions du duo Spencer / Hill puisqu’il apparait, constamment dans un rôle de méchant, dans la majorité de leurs films.
Et que serait un film de Bud Spencer sans de bonnes grosses bastonnades à la sauce rigolade. Même si elles mettent du temps à arriver, la première étant à 45min de film, elles sont du niveau de ce qu’on est en mesure d’attendre, en mode bonnes grosses claques dans la gueule à te faire faire trois tours dans ton slip sans toucher le sol. Ça se fait éjecter à travers les murs, ça perd des dents, ça se fait cramer le visage au fer à repasser, ça explose le décor dans tous les sens jusqu’à faire s’écrouler le plafond. Mais toujours avec un humour qui lui est propre et qui a fait sa marque de fabrique. A noter une scène d’un bien trop gros repas (comme souvent…), sans doute la plus hallucinante de tous ses films, où il commande la carte entière du restaurant.


Mais ce n’est pas parce que c’est un film de Bud Spencer et qu’il s’agit d’un western rigolo qu’il faut croire que techniquement, le film ne vaut pas un kopek. Même si la filmographie de Michele Lupo n’est pas, en apparence, des plus reluisantes, le bougre fait le job et propose une mise en scène qui tient la route et qui se fait même parfois des plus classieuses. Magnifiques plans larges sur de superbes paysages désertiques, avec même de petits plans séquences très bien fichus, l’ambiance western spaghettis est très bien retranscrite et seul manque à l’appel le fameux petit buisson roulant. Malgré le côté comique et le désamorçage très rapide de la moindre scène sérieuse, on retrouve tous les codes du genre : les duels aux pistolets, l’arrivée des bandits faisant fuir les habitants de la bourgade, la mine d’or, les échanges de coups de feu, et bien entendu des musiques géniales qui restent dans la tête, signées… Ennio Morricone. Ce n’est d’ailleurs pas le seul film avec Bud Spencer ou Terence Hill où il signe la bande originale puisqu’on le retrouve au générique de pas moins de 6 films dont le célèbre Mon Nom est Personne (1973). La direction d’acteurs est égale à ce qu’on attend dans ce genre de production, avec des acteurs qui en font parfois des tonnes (hein Amidou !), et des cascadeurs qui donnent vraiment de leur personne, à commencer par Bud Spencer lui-même qui, en tant qu’ancien sportif de haut niveau, a continué jusqu’à tard à assurer ses propres cascades !


On m’appelle Malabar, c’est ce genre de film que les nostalgiques regardent avec toujours autant de plaisir, un grand sourire aux lèvres, ce genre de film qui nous renvoie directement en enfance. Divertissant à souhait et extrêmement fun, sans doute un des meilleurs films de Bud Spencer. A voir et à revoir sans modération !


Critique avec images et trailer : ICI

cherycok
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le 12 juil. 2016

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