Dernier film pour Wyler qui ne signe pas là sa meilleure réalisation. Loin de là même, c'est plutôt fauché, très rudimentaire et assez rouillé dans son découpage avec une interprétation exempt de finesse. Le scénario ne fait pas non plus dans la subtilité malgré une mise en place intéressante avec des mystères bien entretenues sur Yaphet Kotto qui saute d'un train à l'approche de la ville, cachant une arme à feu dans une boite.
La première moitié déroule une mise en place un peu longue alternant moments bâclés (tout ce tourne autour de Lee Majors dans le rôle de l'associé) et scènes plus réussies (à la retenue glaçante) à l'image d'une épouse noire contrainte de monter dans la voiture du duo de policiers. Mais la seconde moitié gagne en force quand le directeur des pompes funèbres refuse de céder aux pressions policières en osant leur dire "non", lui qui fait partie d'une population ayant toujours vécue dans la crainte et l'humiliation. Le scénario devient alors plus lucide avec des personnages plus complexes, prisonniers de certains réflexes racistes autant par habitude que par idéologie. Le film opte donc pour une conclusion en forme d'impasse : les blancs continueront d'étouffer les affaires pour préserver un "ordre public" de surface pour une de politique de l'autruche.
L’épilogue surprend même pas son amertume lors d'un retour en train muet démontrant que les mentalités n'ont finalement pas évolué, si ce n'est que certains noirs commencent à se rebeller face à l'injustice subie, sans être sûr du chemin à suivre.
Cette recherche d'une honnêteté intellectuelle, qui évite de sombrer dans la pure leçon de morale du film à thèse, finit par donner une certaine justesse à The liberation of JB qui manque d'acuité dans sa mise en scène quoiqu'il en soit.