Assez étonnamment je n'ai pas trouvé le film aussi naze que la bande annonce le laissait présager. En effet, cette dernière présentait le film comme rempli de bons sentiments sur l'adoption, les Thaïlandais, et les gays. Bon , en fait, la vérité, c'est que Clavier s'en fout. C'est même limite dommage, car on ne ressent pas une réelle prise de position ; son personnage principal n'évolue tout simplement pas (sans qu'il joue exprès là dessus).
Et c'est peut être ça qui est dommage. On a l'impression que Clavier ne donne pas ce qui est attendu par ce type de production, et au final, on se dit: tout ça pour ça? Un sentiment d'insatisfaction vient alors vous ronger. Et c'est dommage parce que la première heure n'est pas si mauvaise. Enfin, à condition d'aimer Clavier, car le film repose principalement sur ses épaules durant cette première heure. Clavier fait son DeFunès, ça me fait rire, les gags sont lourds mais c'est drôle ; Muriel s'en tire pour répliquer avec panache ; et puis Reno... Reno on dirait une andive toute molle. Il a pris un sacré coup de vieux, il a tout le temps l'air largué et fatigué... c'est le Z personnifié on va dire. Donc, bref, je ris, la situation est finalement intéressante. J'ajouterai même que Clavier a une idée géniale : puisque les deux personnages de Clavier et Reno ne s'entendent pas (Reno se questionne sur les qualités de 'père' de Clavier) quelle belle occasion que de les rapprocher en les confrontant à des faux mafieux. Hélas cette idée est trop vite mise de côté. Dès l'instant où Clavier se retrouve en prison, il n'y a vraiment plus rien de drôle et, pire, le personnage de Reno prend les devants : son histoire d'amour prend plus d'importance que tout ce qui concerne l'adoption. Si bien que la dernière demi heure est d'un ennui mortel parce que Reno essaie de jouer, mais n'y arrive pas, et puis de toutes façons il n'a pas vraiment de matière pour jouer. La situation est mal amenée, pauvrement écrite, superficielle. Et puis la fin ne présente pas vraiment de conclusion. Normalement les scènes qui suivent le climax final se doivent d'être plus posées, pour laisser respirer le spectateur et même le laisser savourer l'arrivée de la petite morale... Ici non, Clavier s'autosabote et ne présente jamais de fin (ou du moins une scène où on peut se dire: aaaaah tout est bien qui finit bien), il continue à pédaler dans le vide, à amène carrément les éléments d'une nouvelle intrigue (qui en soi aurait pu laisser présager une suite sympathique si cela avait été amené plus intelligemment). Un scénario donc déjà pas très haut mais qui s'échoue sur sa fin parce que Clavier ne va ... nulle part avec. Le résultat est que le film paraît superficiel ; ceci dit on avait déjà cette impression en découvrant des personnages finalement peu creusés.
La mise en scène est maladroite. Il y a des trucs corrects, mais principalement, on ressent que l'ex du splendide ne connait pas ce boulot, qu'il ne mérite pas la casquette de réalisateur. S'il avait décidé de faire au plus simple comme dans les vieilles comédies franchouillardes, je suis sûr que ça aurait eu plus d'impact... Mais là non, il respecte les codes d'un film normal, voire américain, mais sans amener un quelconque point de vue, ou une touche d'originalité, donc ben, la plupart du temps la réalisation ne présente tout simplement aucun intérêt. Les acteurs, comme je l'ai dit plus haut, s'en sortent plutôt bien. J'aime bien Clavier je trouve qu'il joue bien les cons, et Muriel Robin est drôle en lesbiche de mauvais poil. Reno est donc à part, Z, mais finalement pas si drôle que ça. On se demande s'il n'a pas eu un accident qui l'a mis dans cet état là, il n'a plus l'air de savoir ce qu'il fait. C'est un peu triste.
Bref, On ne choisit pas sa famille est un film qui manque d'ambition et qui patauge sur sa dernière demi heure. Du reste, vous pourrez y trouver un petit plaisir coupable à la condition d'apprécier le cabotinage habituel de Clavcier.