James Bond au Pays du Soleil Levant : la dernière apparition de Sean Connery en 007 ?

Alors que les tensions montent entre le Bloc Ouest et le Bloc Est, James Bond est envoyé au Japon pour enquêter sur de mystérieuses interceptions d'aéronefs dans le cadre de la conquête spaciale. Durant ses investigations, 007 va retrouver l'un de ses plus terribles ennemis : le SPECTRE.

Avec On ne vit que deux fois, Sean Connery est de retour dans smoking de 007 et promet qu'il s'agira là de sa dernière apparition dans son rôle mythique. Après un opus beaucoup trop lent et dans la surenchère, la franchise revient à ce qu'elle sait nous proposer de mieux avec un film rythmé, de l'exotisme, de très bonnes scènes d'action, des décors grandioses et des gadgets inventifs, sans oublier un Sean Connery toujours parfait.

L'histoire tout d'abord : elle fut écrite par Roald Dahl, l'auteur de Charlie et la Chocolaterie ou Mathilda.

L'intrigue proposée est une aventure ancrée dans son temps, quelques années avant l'exploit de Neil Armstrong sur la Lune. On ressent réellement les tensions entre les États-Unis et l' URSS et cette nouvelle guerre sur le point d'émerger... Les personnages sont très bien caractérisés qu'il s'agisse de Bond lui-même, des Bond Girls (Aki est une très bonne alliée) ou des méchants de cette aventure (Donald Pleasance a fait entré Blofeld dans la légende avec ce film). Sans oublier "Tiger" Tanaka, excellent équivalent de "M" à la japonaise.

Lewis Gilbert filme des scènes d'action très fluides et très bien rythmées dans des paysages magnifiques. Le spectacteur est réellement immergé dans la culture orientale / japonaise. Les décors toujours réalisés par Ken Adam sont impressionnants pour l'époque (les bureaux d'Osato, le monorail de Tanaka, le sous-marin ou 007 "ressuscite" ou bien la célèbre fin dans le volcan devenue culte).

Les gadgets ne sont pas en reste non plus avec évidemment l'arrivée de la "Petite Nelly" sorte d'hélicoptère miniature qui permet à Bond de survoler les îles de l'archipel. Tout simplement mythique. Quant à Sean Connery, malgré son désintérêt et sa lassitude pour le personnage en coulisse, il campe toujours un James Bond suave, charismatique et plein de fougue. Le parfait espion en somme. Brutal et flegmatique.

Évidemment on ne peut pas omettre les quelques défauts du film comme la scène du mariage de 007 et sa transformation ridicule en pêcheur locale, la scène des ninjas de Tanaka toute aussi risible, ou bien encore les facilités avec lesquelles l'agent secret a toujours le bon équipement sur lui pour se sortir des pires situations. Mais après tout c'est James Bond !

Pour conclure On ne vit que deux fois est un très bon opus bien équilibré, qui a étonnamment bien vieilli, (mieux qu'Operation Tonnerre en tout cas), un film qui offre à Sean Connery une élégante première sortie de la saga avant un premier retour en dans le smoking en 1971 et un second cette fois-ci non officiel (c'est à dire non produit par EON) en 1983.

On ne vit que deux fois est un bon James Bond qui se laisse regarder avec plaisir, le tout bercé par la magnifique et très réussie "chanson thème"de Nancy Sinatra (la fille du célèbre crooner).