A peine sortis de l’eau dans Opération Tonnerre, nous voici dans l’espace dans On ne vit que deux fois ! A nouveau, un sinistre complot se trame, et notre agent secret va devoir se rendre à l’autre bout du monde, au Japon, pour enquêter.


A la fin de ces années 1960, la conquête spatiale bat son plein. Est et Ouest se livrent une vraie bataille pour repousser sans cesse les limites de l’exploration et de la découverte. C’est dans ce contexte que débute On ne vit que deux fois, s’ouvrant dans la stratosphère terrestre, avec la capture d’une capsule spatiale européenne par un étrange engin d’origine inconnue. Cet étrange dispositif rappelle celui mis en place par le Dr No dans James Bond contre Dr. No, qui visait à perturber et détourner le lancement de fusées américaines dans le but de déclencher une guerre entre américains et soviétiques.


Entre cette similitude et la structuration du récit, ce cinquième film a un petit goût de « On prend les mêmes et on recommence ». James Bond doit retrouver un contact au Japon, enquêter, se confronter à des criminels, pour finir par remonter jusqu’à l’inénarrable SPECTRE, cette organisation que les services secrets du monde entier s’évertuent à contrer pour éviter l’explosion d’un nouveau conflit mondial, le tout aboutissant à une grande bataille finale. La recette, qui a fonctionné lors des précédents films, prend encore plutôt bien dans ce nouveau film, qui fait perdurer cet « esprit James Bond » qui s’est développé petit à petit. On ne vit que deux fois est un nouvel opus divertissant, qui continue de miser sur une recette qui marche pour plaire au spectateur, mais c’est aussi le reproche qu’on peut lui faire, avec la peur de tomber dans une routine lassante.


A vouloir miser sans prendre de risques, on limite les chances de véritablement réussir. Le véritable atout de ce cinquième film est, sans aucun doute, le grand méchant, Blofeld. Celui qui était toujours nommé « Numéro Un », dont on voyait la silhouette et dont on entendait la voix sans jamais en savoir plus, se dévoile véritablement sous les traits de Donald Pleasence, parfaite incarnation du grand chef du SPECTRE, avec son regard perçant et sa mine sinistre. Comme le Dr. No du premier film, il met du temps à apparaître à l’écran, pour cultiver le mystère et rendre cette apparition plus impactante. Même si son temps à l’écran est réduit, il marque les esprits, et c’est ce qui permet justement de le rendre mémorable.


Le fan de James Bond ne boudera pas plaisir devant On ne vit que deux fois, car même si elle a déjà été éprouvée de meilleure manière, la recette fonctionne. On passe un bon moment, même si l’on sent que la saga commence doucement à tourner en rond, ce que l’on ressent particulièrement en voyant les différents films à la suite. On ajoute, à cela, un Sean Connery sur le départ, donnant un parfum de fin de cycle au film, nous faisant espérer un petit air de nouveauté pour le prochain film annoncé, Au service secret de Sa Majesté, ce qui sera, sans aucun doute, le cas.


Critique écrite pour A la rencontre du Septième Art

Créée

le 23 sept. 2020

Critique lue 104 fois

1 j'aime

JKDZ29

Écrit par

Critique lue 104 fois

1

D'autres avis sur On ne vit que deux fois

On ne vit que deux fois
Docteur_Jivago
6

Bondo-san

Cette cinquième mission pour l'agent Bond, qui va ici se retrouver au pays du soleil levant, bénéficie d'un budget toujours plus confortable, surtout après l'immense succès d'Opération Tonnerre mais...

le 2 déc. 2014

45 j'aime

17

On ne vit que deux fois
Ugly
9

Bond au pays des geishas

Cinquième film de la franchise James Bond, On ne vit que deux fois fut le champion des recettes de l'année 1967 en Angleterre, c'est une savoureuse aventure surgadgétisée qui expédie Bond au pays des...

Par

le 13 déc. 2018

29 j'aime

55

On ne vit que deux fois
guyness
7

Les archives James Bond, dossier 5: Au dessous du volcan

Quotient James Bondien: 7,25
 (décomposé comme suit:) BO: 9/10 
Inutile de le rappeler à chaque fois, au moins depuis Bons baisers de Russie: John Barry compose merveille sur merveille. Atteignant le...

le 27 févr. 2022

27 j'aime

6

Du même critique

The Lighthouse
JKDZ29
8

Plein phare

Dès l’annonce de sa présence à la Quinzaine des Réalisateurs cette année, The Lighthouse a figuré parmi mes immanquables de ce Festival. Certes, je n’avais pas vu The Witch, mais le simple énoncé de...

le 20 mai 2019

77 j'aime

10

Alien: Covenant
JKDZ29
7

Chronique d'une saga enlisée et d'un opus détesté

A peine est-il sorti, que je vois déjà un nombre incalculable de critiques assassines venir accabler Alien : Covenant. Après le très contesté Prometheus, Ridley Scott se serait-il encore fourvoyé ...

le 10 mai 2017

75 j'aime

17

Burning
JKDZ29
7

De la suggestion naît le doute

De récentes découvertes telles que Memoir of a Murderer et A Taxi Driver m’ont rappelé la richesse du cinéma sud-coréen et son style tout à fait particulier et attrayant. La présence de Burning dans...

le 19 mai 2018

43 j'aime

5