On the Ice par BibliOrnitho

Un trou paumé au nord de l'Alaska. Version déprime profonde : quelques baraques pas terribles, un bordel montre dans les rues et tout autour... rien. De la glace, de la glace et rien que de la glace. A perte de vue. Sans aucun relief. Monsieur tout le monde tiendrait 24h dans ce bled, histoire de se dépayser. Ensuite, ce serait la fuite vers le sud, pour revoir de la couleur, de l'herbe, une fleur, un arbre... et quitter cette oppression glacée.

Qalli et Aivaaq sont deux amis parmi d'autres ado. Ils sont comme partout : on aime faire la fête, boire une bière et mettre une main aux fesses des filles (le cul est universel). La drogue est également présente. Plus ou moins qu'ailleurs ? Pas facile à dire. On en vend, on en consomme.

Un matin, on part sur moto-neige et fusil à l'épaule pour aller chasser le phoque. La chasse n'est pas seulement une activité ludique pour jeunes désœuvrés. Le produit de la chasse est consommé et cet apport de protéines et de graisse n'est pas à négliger sous un tel climat.

Mais encore imbibé d'alcool après la soirée festive de la veille, une bagarre éclate entre James et Aivaaq. Un couteau est sorti (pas un cure-dent mais un vrai couteau, dans le genre de celui de Crocodile Dundee) et James se retrouve à terre. La glace rougit rapidement tandis que James trépasse.

C'est pour le coup que la petite vie monotone des ados se trouve bouleversée. On décide de ne pas rapporter le corps et de le balancer dans un trou de glace. Mais on ne se débarrasse pas d'un corps aussi facilement. Et le sentiment de culpabilité pèse lourd sur la conscience. On finit par se comporter bizarrement. Et à faire des bêtises. Raskolnikov en sait quelque-chose !

Film austère au rythme assez lent. Le temps sur la glace ne coule pas comme ailleurs. Ici, il fait jour vingt-quatre heures sur vingt-quatre et l'on se souhaite bonne nuit sous un soleil radieux. La communauté tourne en vase clos. L'enquête sur la mort de James vire au conseil de clan. La tension monte toujours davantage dans ce monde tout blanc qui n'est pas le notre.

Prenant et très intéressant !