Anarchie romantique
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En apparence, "On the Milky Road" est dans la droite lignée de tous les autres films de Kusturica. La Serbie, la guerre, l'amour, un mariage, Miki Manojlović, des trompettes et une pléthore d'animaux en tout genre (oie, âne, serpent, faucon, ours, moutons et j'en passe). On pourrait reprocher au bonhomme de ne pas se renouveler. Personnellement, je ne préfère pas que Kusturica se renouvelle. J'aime ça façon bordélique de filmer. Cette manière de filmer 4 événements différents dans une seule et même séquence, d'être capable de passer du rire au larme en quelques secondes. J'aime ses personnages romantiques et ses seconds rôles loufoques. J'aime sa poésie naïve, son humour et son sens du tragique. On retrouve tout cela dans "On The Milky Road", mais cette fois ci la magie n'opère plus.
Peut-être est-ce le fait de voir Monica Belluci et Emir Kusturica incarner les premier rôle en lieu et place des traditionnels acteurs serbes inconnus. Ou peut-être est-ce la musique confié pour la deuxième fois au fiston Stribor Kusturica plutôt qu'à Goran Bregovic. A moins que ce soit cette histoire d'amour qui semble de jamais vraiment commencer qu'elle se termine déjà. Je ne sais pas vraiment en fait...
Le film est parfait pendant toute sa première partie. Les scènes représentant les locaux essayant tant bien que mal de vivre une vie normale malgré le champ de bataille qui les entoure m'a rappelé le petit vieux qui essaye de jouer aux échec malgré les bombes qui tombent sur sa maison dans "La vie est un miracle". Miki Manojlović et sa jeune et belle sœur sont deux personnages typiquement Kusturicesque, de même que certains figurants furtifs mais tout aussi drôle comme ce barman essuyant ses verres avec un sèche cheveux. Il y a des fêtes, des mariages, de la danse et des oies dans tous les sens. C'est une sorte de joyeux bordel et c'est vraiment très bien.
Puis tout se gâte avec l'arrivé des militaires en noir et le film devient une sorte de road-movie plutôt lent, teinté d'une histoire d'amour plutôt plate et banal. Les personnages de Kustu et de Monica manquent cruellement de profondeur. Aucun trait de caractère de les définit vraiment. Il devient alors difficile de s'attacher à l'un de ses deux personnages et ce qui pourrait leur arriver nous importe peu. Le film devient alors une succession de longues scènes dans lesquels les deux tourtereaux essaye d'échapper à trois militaires et ce, pendant une bonne heure. C'est long, répétitif et on perd tout ce qui fait le sel d'un Kusturica.
Au final On the Milky Road est un film inégal qui semble danser entre un pseudo-remake de ses précédents films et un quelque chose de nouveau, mais fatalement moins maîtrisé. "On the Milky Road" est probablement le moins bon de ses films. Il en fallait bien un.
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le 15 juil. 2017
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