Le coûteux instrument de cuisine sus-mentionné dans le titre permet d'incorporer un max d'ingrédients en un seul appareil et de faire des recettes "savoureuses".
Malheureusement, si l'on ne met pas les bons ingrédients, t'as beau avoir le top de l'équipement, ben c'est pas bon...
Ce film donne à voir la même chose.
Il y a de très bons ingrédients.
Bill Murray. Bon ça ce n'est pas une surprise. Quand Bill Murray se mouche, le mouchoir peut être nominé pour le meilleur second rôle. Fact.
Rashida Jones est très convaincante. Sa manière de céder aux excentricités de son père est vraiment très juste, je trouve. Et puis (exceptionnelle rareté au cinéma) il y a un plan d'elle où on la voit après une douche, les cheveux humides, en jean t-shirt. Ravissante.
Il y a quelques très jolis plans, des cadres très chics qui, même s'il ne sont pas nouveaux chez Sofia Coppola, sont d'un bel effet : celui de dos devant un Monet (Manet ? je sais jamais...) ou celui dans le bar, de face, avec la frise rigolote en arrière plan (entre de la BD et Chagall).
C'est le duo méditatif à la Sofia Coppola classique. La fan base.
Tout ça ce sont les bon ingrédients.
Après, il y a quand même pas mal de trucs qui donnent un goût un peu rance à la chose.
Le premier truc qui me vient à l'esprit c'est le plan de la larme qui tombe dans le verre.
Après s'être dit : "naaaaannnn...." on se dit que ça doit être une idée notée dans un carnet lorsque la réalisatrice avait 13 ans et qu'elle s'était promis de le caser quelque part un jour. Gênant...
Ça ce sera plutôt l'ingrédient un peu trop doucereux.
Après, là où on choppe vraiment un début de reflux gastrique c'est à la fin quand Laura opère le symbolique échange de montre.
V'la la symbolique à 2 balles !!!
Mais bon sang ! Quand tu mets une scène comme ça dans un Marvel, ça passe, parce que ton spectateur c'est Derek ou Kaylie qui verront ton film dans un multiplex du Minnesota et à qui il faut bieeeen expliquer les choses, sinon c'est boooring.
Mais là t'es à New York, tu joues sur le terrain d'Allen ou de P. Auster.
Ne pouvait-on pas faire mieux que ce symbolisme pour teubé : " Alors t'as bien compris, je coupe mon cordon œdipien avec daddy, t'as vu ? Chuis grandeuuhhh" Non !!!
Et puis tant qu'on y est, mettons une tempête/éclairs/tonnerre/coupure de courant pendant la grosse engueulade durant laquelle on se dit les choses. On est pas à ça près.
T'as déconné Sofia.
En plus quand tu veux tu sais faire. Le coupé Alpha Romeo rouge, pétaradant, suffoquant, rempli de caviar et de champagne. Voilà une manière de nous donner à voir la vie du père, son style, son immaturité. Et il n'y a pas de gros néons qui clignotent sous la métaphore.
T'as déconné Sofia.
Comment allier dans un même film autant de belle pudeur et de gnan-gnan adolescent ?