C'est l'un des premiers films produits par Apple avec le studio A24 et pour tout vous dire, c'est vraiment dommage, mais pas spécialement à cause du mode de fabrication du film. Enfin Apple, j'ai pas besoin de vous expliquer en quoi ils sont critiquables. Même si les deux pinpins sont super maladroits à s'auto-citer dans leur création (on parle des studios A24 à une soirée, des produits Apple partout, parce qu'après tout, pourquoi s'en priver!), le principal problème du film réside dans l'écriture du scénario.
En gros, on a un scénario simple: un couple qui a tout ce qui peut faire rêver les couples qui n'ont pas réussi aux States, le père de la dame qui est un Bill Murray marchand d'art super fun et un soupçon de tromperie par le mari dont le travail évolue bien.
Bah voilà, à partir de là, je vous ai exactement tout résumé: Bill Murray joue l'acteur drôle, chacune de ses répliques est piquante, un peu à côté de ce à quoi on s'attend mais qui fait sourire... et on a un couple mignon mais mon dieu que c'est niais et chiant comme la pluie. Tout ça pour avoir comme révélation finale (attention les frileux du spoil, passez à la prochaine ligne) que, quand ça va pas dans un couple, bah il faut parler et ça arrange les problèmes.
C'est vraiment dommage parce que la première partie du film est pas mal, intéressante par moments! On a une Sofia on fire, qui nous présente des personnages aux questionnements complexes, on y croit! Le père qui est blindé de thunes et trouve un sens à sa vie en jouant le cynique, en créant des petits malaises, qui se réjouit des malheurs de sa fille parce qu'ils créent des péripéties à vivre à deux, un questionnement sur l'origine du désir de l'homme envers la femme... bref, c'est pas un personnage qui m'est familier mais, j'y crois, il me fait rire, il va quelque part!
La fille, elle est super intéressante aussi! Elle est belle, mise en valeur par la caméra, se cherche.. et j'ai cru pendant un bon moment que ça allait tourner autour de l'éloge de l'échec, du fait d'être entouré de gens brillants (mari, père) mais que c'est pas pour autant qu'on rate sa vie si on est pas un winner. Puis au final, ses questionnements se résument à ceux presque imposés par son père mais d'un point de vue féminin (désolé les féministes, c'est supeeeeeer niais :'( ), à savoir: les hommes peuvent-ils se contenter d'une seule femme au cours de leur vie? C'est un peu creux, mais pourquoi pas!
Et puis, malheureusement, le film s'enferme dans un quotidien de bourgeois vraiment inintéressant: les retours de plan sur maman à l'école créent un quotidien dont on a rien à cirer parce qu'il nous est jamais montré comme intéressant: même la mère s'intéresse pas aux autres mères. Puis on voit cette femme vivre dans un appartement et faire des escapades avec son père sans que ça propose rien d'intéressant alors que, paradoxalement, les images me plaisaient bien, me faisaient réfléchir... d'où l'importance de réussir la fin de son film.
Bref, la fin est totalement facile et nulle, à l'image de cette bourgeoisie qui nous est montrée pour rien en faire: on s'en passerait vraiment bien dans ce bas monde. C'est un 5 de la déception, qui aurait pu bien plus monter si Sofia m'avait proposé un questionnement qui allait quelque part... À un moment, je me suis demandé si elle voulait pas questionner le rapport avec son père, le fait d'être l'enfant d'une star et tout ça... si c'est le cas, dites moi en commentaire ce qu'il y a d'intéressant dans cette réflexion proposée par la réalisatrice, parce que je vois pas où elle veut en venir...