Critique de Once More (Encore) par F P
Entre film, théâtre ou comédie musicale, le héros principal se débat avec l'amour. J'ai pas été emporté d'où mon nombre limité d'étoiles.
Par
le 2 mai 2021
Le site est de retour en ligne. Cependant, nous effectuons encore des tests et il est possible que le site soit instable durant les prochaines heures. 🙏
Un chef d'oeuvre absolu qui - à partir d'une douzaine de plans-séquences d'une précision technique impressionnante - traduit le malaise de toute une époque. Dans un registre lyrique, parfois faussement insouciant mais toujours émouvant et intelligent Paul Vecchiali réalise le premier film important sur les sinistres années SIDA ; se revendiquant de Jean-Luc Godard et de Jacques Demy ( principalement pour les intermèdes musicaux, savoureux et inattendus ) le cinéaste explore la décade prodigieuse et pathétique d'un homme aux tendances sexuelles d'abord imprécises, confirmées par la suite : le parcours de ce quadragénaire à la séduisante moustache et aux yeux de mari jaloux saisit littéralement aux tripes, fourmillant d'idées de mise en scène et remarquablement interprété par l'ensemble des comédiens et des comédiennes.
Dans l'intimité d'une chambre conjugale, dans une rame de métro, au coeur d'une boîte de nuit ou dans l'espace illimité d'une plage normande Vecchiali réalise des moments de vie parfois déterminants, parfois de moindre importance, avec ce souci permanent de montrer la fragilité d'une existence et l'inéluctabilité du temps qui passe. Once More parvient, avec une homogénéité sidérante, à témoigner des aspects les plus tragiques d'une vie humaine, sans pour autant sombrer dans la complaisance ou délaisser les instants de bonheur... Ce travail d'orfèvre touche vraisemblablement à quelque chose d'essentiel et d’éminemment cinématographique : mettre en images le passage du temps dans une quotidienneté profondément incarnée et touchante.
On pense également à l'esthétique des films de Fassbinder, tant Vecchiali en emprunte la saveur à la fois décadente et poétique : son Once More est un conte du monde contemporain, sans princes ni princesses, mais cruellement émouvant. Un cinéma qu'il s'agirait de réhabiliter au plus vite, comme une espèce rare en voie de disparition. Magnifique.
Créée
le 14 avr. 2021
Critique lue 216 fois
4 j'aime
D'autres avis sur Once More (Encore)
Entre film, théâtre ou comédie musicale, le héros principal se débat avec l'amour. J'ai pas été emporté d'où mon nombre limité d'étoiles.
Par
le 2 mai 2021
Neuf stations. Neuf plans séquences superbes sur un mode lorgnant chez Fassbinder mais avec de la comédie musicale (qu'est-ce que je n'aime pas ça !), Once more (encore) de Paul Vecchialli est un...
le 10 févr. 2021
Du même critique
Précédé de sa réputation de grand classique du western américain La Prisonnière du désert m'a pourtant quasiment laissé de marbre voire pas mal agacé sur la longueur. Vanté par la critique et les...
Par
le 21 août 2016
45 j'aime
9
Immense sentiment de paradoxe face à cet étrange objet médiatique prenant la forme d'un documentaire pullulant d'intervenants aux intentions et aux discours plus ou moins douteux et/ou fumeux... Sur...
Par
le 14 nov. 2020
38 j'aime
55
Nice ou l'enfer du jeu de l'amour-propre et du narcissisme... Bedos troque ses bons mots tout en surface pour un cynisme inédit et totalement écoeurrant, livrant avec cette Mascarade son meilleur...
Par
le 4 nov. 2022
35 j'aime
6