Plus j'avance et plus j'ai peur. Forcément, les Cary qui me restent ne peuvent pas être des perles, ça se saurait... mais là, on a touché le fond, du coup ça me rend optimiste pour la suite.
Pour partager ma souffrance, je vais vous raconter toute l'histoire. Si, si. Vous allez voir, ça parle de rédemption, c'est palpitant.
Jerry Flynn est un producteur de comédies musicales mégalo au bord de la faillite après 3 flops. Son théâtre et son bureau avec vue sur Broadway sont en passe d'être saisis. C'est un sale mec, il a des portraits géants de lui partout, et il parle mal aux gens. Le soir, devant le théâtre, il jette un nickel par dessus son épaule pour se porter chance. Deux garçonnets ramassent le nickel. L'un veut se le mettre dans la poche (normal) et l'autre, affreux Pinky, veut le lui rendre. Du coup, Flynn s'intéresse vaguement à eux. Ils vivotent en faisant payer pour montrer dans une boite à chaussures un millepattes qui danse au son de l'harmonica. Mais le millepattes est mélomane, il n'aime qu'un air. Flynn, sceptique, finit par regarder, et, attention, c'est magique, il voit le millepattes danser (pas nous). Convaincu de tenir un numéro qui lui rapportera de l'argent, il veut acheter Curly (ouais, il s'appelle Curly le millepattes) à Pinky. Le garçonnet sentimental refuse, Curly et lui, c'est à la vie à la mort, jamais il n'acceptera de s'en séparer. Du coup, Jerry lui propose d'être son partenaire. Fin de l'exposition.
Pinky (il est rouquin, évidemment) a une soeur, Jeannie, qui ne voit pas d'un bon oeil cette association. Bon finalement en fait elle s'en fout parce que Cary est le premier rôle masculin donc elle doit être légèrement amoureuse de lui. Flynn réussit à ameuter la presse, et bientôt toute la ville en parle et fait la queue pour voir le phénomène. Il jure au gosse de ne jamais vendre Curly, mais un émissaire de Walt Disney veut l'acheter pour le faire tourner dans un long-métrage à Hollywood. Pendant que Flynn fait monter les enchères sans rien en dire à Pinky (qu'il a rhabillé de fixe-chaussettes en cap), la controverse enfle : ne serait-ce qu'un hoax ? Des scientifiques du Museum d'histoire naturelle vont donc examiner Curly. Ils constatent que ses pattes abdominales sont sur-développées. Et qu'il sait danser. Flynn en profite pour se refaire un peu de publicité au passage. Et finaliser le deal avec Disney. Il charge son homme de main de voler Curly pendant que Pinky dort (même pas capable de faire son sale boulot lui-même, mais que voulez-vous, il a besoin de l'argent pour sauver son théâtre). L'homme en question se bourre la gueule pour avoir le courage de planter ce couteau dans le dos du rouquinet. Mais le sale gosse ne dormait que d'un oeil, il s'échappe avec le millepattes, et rentre chez sa soeur. Là on a droit à une affreuse scène où Flynn hors de lui se rend chez la soeur, hurle "this caterpillar must be on a plane tonight !" (oui, Hollywood c'est loin de Broadway, faut prendre l'avion, même quand on a mille pattes), et frappe Pinky. Ouf. Les bornes ont été dépassées, chacun rentre chez soi. Sauf que dans la bagarre, Curly a disparu. Pinky tombe en dépression. Flynn abandonne l'espoir de sauver son théâtre.
Time passes.
Les Curly clubs (là, y a dû avoir une ellipse, on n'avait jamais entendu parler d'eux avant), garçonnets en sweat-shirt orné d'un millepattes, décident de réconcilier les deux partenaires et forcent Flynn à se rendre chez Pinky. Celui-ci n'est pas là, mais la soeur oui. En attendant, Flynn se met au piano et joue l'air que Curly aimait tant. Et qu'est-ce qui sort du piano ???? UN PAPILLON ! QUI DANSE ! Pinky arrive, on lui explique les choses de la vie, et tous les trois (famille recomposée, oups, j'ai oublié de dire qu'ils étaient orphelins) regardent Curly-papillon s'envoler par la fenêtre en lui souhaitant bon voyage.
Tout est véridique. Pas la peine d'aller vérifier.